Brune Poirson, secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, estime que la consigne, quoique compliquée à mettre en oeuvre, est une démarche nécessaire pour faire diminuer la part des bouteilles jetées.
Consigne : les contours du futur dispositif restent flous
La consigne est LA mesure phare de la future loi pour une économie circulaire, mais à quelques jours de la présentation de ces grandes lignes en Conseil des ministres, beaucoup de points restent inconnus.
Selon la secrétaire d’État Brune Poirson, interrogée par le JDD le 7 juillet 2019, il reste toujours à déterminer si les bouteilles collectées grâce à la consigne seront recyclées ou réutilisées(1). De la même manière, actuellement, reste à savoir si la consigne concernera uniquement les emballages plastiques ou à la fois les emballages plastiques et le verre.
Dans le même numéro du JDD, les industriels de la filière boissons, parmi eux Boissons énergisantes France (BEF), Boissons rafraîchissantes de France (BRF), la Maison des eaux minérales naturelles (MEMN ou la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), ont cosigné une tribune appelant le législateur à orienter le futur dispositif de consigne vers le recyclage(2).
Vers une consigne moyennement écologique ?
Étant donné cette opposition à la consigne en vue d’un réemploi, il sera difficile de mettre en place cette dernière solution. Et pourtant, une bouteille en plastique peut se réutiliser. Cela est encore plus vrai pour les bouteilles en verre, encore plus solides et simples à nettoyer.
Or actuellement, une fois collectées pour le recyclage, elles sont broyées avant d’être refondues, un processus qui consomme beaucoup d’énergie.
Certains ont aussi émis des réserves quant au modèle économique de la consigne. Car de plus grandes quantités de bouteilles collectées vont enrichir les syndicats en charge du traitement des déchets, rémunérés au poids par les communes.
Autre crainte : peu de bouteilles sont récupérées en France. Beaucoup de consommateurs ne chercheront donc pas à récupérer les quelques centimes dépensés à l’achat d’une bouteille et continueront à les jeter.
Imposer une consigne par exemple de 15 centimes risquerait pour certains d’enrichir les marques d’eaux minérales qui vendraient leurs produits plus chers(3).
Illustration bannière : Un récupérateur de bouteilles en plastique en Allemagne – © Namitha Hebbar / Shutterstock
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