Aussi vrai que les légumes anciens, comme les rutabagas ou les panais, reviennent à la mode, les fruits d’autrefois font leur grand retour. C’est en tout cas ce que constatent nos confrères du Guardian, au Royaume-Uni, avec les pommes oubliées qui refont surface.
Encourager les gens à planter des pommiers
Retrouver le goût des compotes de pommes de leurs grands-mères, tel est le rêve de nombreux Britanniques. Pour répondre à cette demande, des producteurs se sont lancés dans la culture de variétés oubliées. Une activité qui permet de redécouvrir des fruits d’autrefois mais également de mettre en valeur le patrimoine gustatif anglais. C’est la mission que s’est donnée l’association People’s Trust for Endangered Species.
Cette association vise à protéger ces variétés de fruits et de légumes anciens. Steve Oram, le responsable de la filière pomme, encourage les propriétaires à planter des pommiers afin que les variétés les moins connues retrouvent un peu de leur notoriété passée. Selon lui, ces 50 dernières années, 90 % des vergers du pays ont disparu. La guerre y est pour quelque chose mais pas uniquement. Il est temps de replanter.
Limiter les pommes importées dans les supermarchés
Cette association souhaiterait que les supermarchés britanniques n’importent plus les pommes mais qu’ils les achètent à des producteurs locaux. Actuellement entre 70 % et 80 % des pommes que l’on trouve en grande surface, au Royaume-Uni, ont été importées. Et le choix est vraiment restreint. En investissant dans de nouveaux vergers, les consommateurs mais également les producteurs, y trouveraient leur compte.
Dans les Cornouailles, un verger communautaire a été implanté. Plus de 2.000 arbres, dont 120 variétés du patrimoine local, ont été plantés. Dans ce verger, 300 bénévoles viennent s’occuper des pommiers. Ce site attire les personnes qui souhaitent découvrir de nouvelles variétés de pommes mais également les élèves ou des amoureux de la nature. Dans le reste du pays, certains producteurs cultivent jusqu’à 50 variétés de pommes différentes.
En France aussi on s’intéresse aux anciennes variétés et aux pommes oubliées
En France aussi, de très nombreuses variétés de pomme ont été oubliées. La Dous rous bihan, la Dous Moën, la Kéraël, la Germaine de Brasparts… Au total, rien qu’en Bretagne, on trouverait pas moins de 3.000 variétés de pommes. L’association Arborépom s’est elle aussi donné pour objectif de sauver les variétés de pommes oubliées.
Du 24 octobre au 2 novembre prochain, le musée des Vieux Métiers, sur la presqu’île de Crozon, dans le Finistère, organise cinq jours de fête pour mettre en valeur les fruits de l’automne. L’association sera présente et répondra à toutes les questions que se posent les visiteurs sur ces variétés d’antan. « Nous serons heureux d’accueillir les personnes qui souhaitent connaître le nom et l’origine d’un pommier hérité de leur père ou de leur grand-père« , explique le co-président de l’Arborépom, Daniel Quilfen, dans les colonnes de Ouest France. Une passion qui se partage.