Nucléaire : certains déchets radioactifs remis dans la nature

La vigilance s’impose : après fusion et décontamination, les ferrailles radioactives issues du démantèlement des installations nucléaires pourraient être recyclées en rails de chemin de fer et en alliages pour turbines d’éoliennes,

Rédigé par Paul Malo, le 25 Feb 2020, à 9 h 33 min
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C’est un signal étrange qu’envoie l’État au moment même où l’on arrête le premier réacteur de la centrale nucléaire de Fessenheim…

Revaloriser des déchets après fusion et décontamination

En effet, il vient d’annoncer vouloir autoriser la valorisation de certains déchets métalliques de très faible activité (TFA). Des déchets dont le volume devrait très fortement augmenter du fait du démantèlement lancé de certaines centrales nucléaires, et alors que le seul centre de stockage existant à l’heure actuelle, celui de Morvilliers dans l’Aube, devrait être saturé dès 2025.

dechets radioactifs

Un centre de traitement des déchets nucléaires ©petroleum man

Or, le 21 février dernier,  la ministre de la Transition écologique et le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), Élisabeth Borne et Bernard Doroszczuk, ont dit être prêts à « introduire une nouvelle possibilité de dérogations ciblées permettant, après fusion et décontamination, une valorisation au cas par cas de déchets radioactifs métalliques de très faible activité ». Il serait donc bientôt possible de revaloriser des métaux légèrement radioactifs, « après fusion et décontamination », alors qu’ils étaient jusque-là automatiquement considérés comme des déchets radioactifs et traités comme tel.

Un « foutoir » de ferrailles radioactives

Par ailleurs, un technocentre serait créé afin de recycler des matériaux métalliques TFA sur le site de Fessenheim. C’est là « une installation à échelle industrielle économiquement rentable à la condition qu’elle soit ouverte au « vrac » métallique radioactif en provenance de l’étranger », estime l’association Robin des Bois, résolument opposée à cette installation. Selon elle, elle « ferait de Fessenheim un foutoir de ferrailles radioactives venues du monde entier, le pendant à l’est de la France du regroupement mondial de combustibles irradiés entassés à l’ouest dans la presqu’île de La Hague. »

« Selon EDF, les ferrailles radioactives issues du démantèlement des installations nucléaires et des laboratoires de recherches pourraient être recyclées en rails de chemin de fer et en alliages pour les turbines des éoliennes, s’alarme l’association. Alors que l’introduction d’un « seuil de libération » fait partie des revendications anciennes des acteurs de la filière du nucléaire, pour Robin des Bois, « l’économie circulaire des déchets radioactifs est en marche. »

Illustration bannière : Déchets nucléaires dans la nature – © Oriole Gin
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