Du riz basmati au riz de Camargue, les résultats varient grandement, posant des questions environnementales et sanitaires majeures pour les consommateurs.
Le riz, une denrée qui n’est pas libre de résidus chimiques
Le riz, céréale la plus consommée au monde, présente des enjeux environnementaux considérables. Nécessitant d’importantes quantités d’eau pour sa culture et contribuant à l’émission de méthane, sa production soulève des questions écologiques urgentes. En France, la consommation annuelle par personne est d’environ 6 kg, dominée par trois grandes marques et majoritairement importée d’Italie, du Cambodge, de Thaïlande, du Pakistan et du Myanmar. Le riz de Camargue, malgré sa faible part dans le marché, gagne en popularité grâce à son label IGP (Indication Géographique Protégée).
L’usage intensif de pesticides dans la culture conventionnelle du riz est une source majeure de préoccupation. Ces produits chimiques, nécessaires pour lutter contre les ravageurs et les champignons, posent un risque pour la santé humaine et l’environnement. Une enquête commanditée par le magazine « 60 millions de consommateurs » sur des échantillons de riz bio et conventionnel révèle une présence alarmante de résidus chimiques, en particulier dans les produits à bas prix.
[#Comparatif] Plus d’un tiers des 40 références de #riz analysées dans notre test en labo contient des traces de #pesticides (dont 2 interdits en Europe). Quels sont les produis les plus contaminés ? Et les mieux notés ?https://t.co/PnGaqmIA5r pic.twitter.com/dEb6xrTuLw
— 60 Millions de consommateurs (@60millions) January 26, 2024
Lire aussi – Les polluants les plus fréquents dans notre alimentation
Riz : la présence de certaines substances chimiques inquiète
Cette analyse menée sur 40 références de riz a détecté des résidus de pesticides dans plus d’un tiers des produits, avec neuf substances chimiques différentes identifiées. Bien que ces niveaux ne dépassent pas les limites réglementaires européennes, la présence du butoxyde de pipéronyle inquiète dans la mesure où aucune valeur LMR (limite maximale de résidus) ne lui est fixée dans la réglementation. Les riz basmati non bio sont particulièrement touchés, reflétant une tendance à une riziculture plus intensive en Inde.
Des substances préoccupantes comme le tébuconazole et la cyperméthrine ont été trouvées dans plusieurs échantillons. Ces produits sont classés CMR (cancérogènes, mutagènes, et toxiques pour la reproduction) par l’Agence de sécurité sanitaire française (Anses) et l’Agence européenne des produits chimiques (Echa). En outre, l’isoprothiolane, trouvé dans trois produits, a un statut étrange en Europe : bien qu’interdit d’usage sur notre continent, ses résidus sont néanmoins tolérés dans des produits importés. Les fiches sur chaque marque de riz seront publiées dans le numéro de février 2024 de « 60 millions de consommateurs ».
Lire aussi
Cuisine pratique : comment bien cuire du riz