Les bijoutiers doivent s’assurer que leur or ou leurs diamants ne contribuent pas à des atteintes aux droits humains, estime l’organisation Human Rights Watch dans un nouveau rapport.
Certaines sociétés de joaillerie ne respectent pas les normes internationales
Selon un rapport de Human Rights Watch (HRW), certaines des plus grandes sociétés de joaillerie et d’horlogerie ne respectent pas les normes internationales pour un approvisionnement responsable en or et diamants. Sont notamment épinglés par l’organisation, les célèbres maisons Chopard et Rolex. Les métaux nobles et les pierres précieuses sont extraits dans des dizaines de pays du monde, puis en général vendus, exportés et transformés dans d’autres pays. Mais jeudi 8 février, HRW précisait que malgré la complexité et la longueur de leurs chaînes d’approvisionnement, « les bijoutiers et les horlogers ont la responsabilité de vérifier que leurs opérations ne contribuent pas à des atteintes aux droits humains. »
Le rapport de 99 pages, intitulé « Le coût secret des bijoux : Questions de droits humains dans les chaînes d’approvisionnement et responsabilité des sociétés joaillières »(1), examine les pratiques d’approvisionnement de 13 grandes marques de bijouterie et d’horlogerie qui au total génèrent plus de 30 milliards de dollars (24,5 milliards d’euros) de revenu annuel – soit environ 10 % du chiffre d’affaires mondial de la joaillerie.
Un bijou responsable à la Saint-Valentin
Ainsi, selon Juliane Kippenberg, directrice adjointe de la division Droits de l’enfant à HRW, nombreux sont ceux qui « pourraient prendre davantage de mesures pour déterminer si leur or ou leurs diamants sont entachés par le travail des enfants ou d’autres atteintes aux droits humains ».
Et c’est bien là que le bât blesse. Le rapport décrit les conditions abusives dans lesquelles les pierres et métaux précieux sont parfois extraits. Des enfants ont été blessés voire tués dans des mines d’or ou de diamant. La santé et l’environnement des communautés ont été mis en danger car les cours d’eau ont été pollués par les produits chimiques toxiques des mines. Enfin, les civils ont beaucoup souffert sous le joug de groupes armés brutaux qui s’enrichissent en exploitant l’or et les diamants. Une situation qui rappelle le film Blood Diamond avec Leonardo Di Caprio et dont l’action se déroulait en Afrique de l’Ouest.
Et la directrice adjointe de la division Droits de l’enfant à Human Rights Watch insiste, profitant du calendrier : « En cette Saint-Valentin, si quelqu’un achète un bijou pour l‘être aimé, il ou elle devrait demander à son joaillier ce qu’il a accompli pour vérifier sa provenance. » La plupart des entreprises ne disposent pas d’une traçabilité complète pour leur or et leurs diamants et n’évaluent pas suffisamment les risques d’atteintes aux droits humains. De même, la majorité ne publient pas de rapports exhaustifs sur leurs efforts d’approvisionnement responsable ni même les noms de leurs fournisseurs. Trois n’ont même pas répondu : Kalyan, Rolex et TBZ.
Illustration bannière : La plupart des entreprises ne disposent pas d’une traçabilité complète pour leur or et leurs diamants © Mohammad Saiful Islam
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