La Commission européenne n’avait pas le choix : il lui fallait trancher sur le sort du glyphosate au plus tard le 30 juin, date butoir de l’autorisation actuelle de mise sur le marché de centaines de produits utilisant cette molécule.
Le glyphosate, cancérogène probable d’après le CIRC
Rappelons que le glyphosate est, selon certaines études, suspecté d’être un « perturbateur endocrinien », au même titre par exemple que le bisphénol A, interdit voici quelques années dans les emballages alimentaires et dans les biberons pour bébés. Les perturbateurs endocriniens modifient le métabolisme et l’équilibre hormonal animal ou humain et peuvent provoquer des anomalies physiologiques, impactant notamment les fonctions et l’appareil reproducteur. Le Centre International de Recherche contre le Cancer (CIRC) a également classé le glyphosate dans la catégorie « cancérogène probable pour l’homme », en mars 2015.
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La France a le droit d’interdire le glyphosate unilatéralement
En France, les ministres de la Santé et de l’Écologie militent en faveur de l’interdiction définitive du glyphosate. C’est cette pression de la France sur les instances européennes qui a poussé la Commission européenne à prolonger de seulement 18 mois l’autorisation de vente des produits utilisant cette molécule.
La France, en vertu des traités européens, dispose du droit d’interdire la vente de la molécule sur le territoire national, dans des circonstances exceptionnelles. La prolongation de l’autorisation de mise sur le marché par l’Europe va peut-être pousser les autorités françaises à franchir le pas, comme Marisol Touraine, ministre de la Santé, l’a laissé entendre à plusieurs reprises ces dernières semaines.