Au terme de leurs travaux, les ingénieurs Martin Arraigada et Saeed Abbasion ont réussi à construire, à l’aide d’un robot, un carré expérimental démontrant les propriétés physiques d’une route qui se passe totalement de matériaux issus de pétrole.
Un beau concept pour sortir du bitume et du goudron
Le bitume est aujourd’hui le B.A.-ba de la construction de routes. Mais, problème, ce matériau est issu du pétrole. Alors que les pays développés s’efforcent de réduire leur dépendance vis-à-vis des ressources fossiles, une nouvelle technique de construction de routes est très clairement la bienvenue.
C’est précisément le défi technologique sur lequel se sont penchés Martin Arraigada et Saeed Abbasion, du Laboratoire Fédéral suisse d’essai des Matériaux et de Recherche. rapporte Europe1. Ils ont théorisé puis mis en pratique la construction d’une route en passant un fil autour de graviers afin de les tenir ensemble. Ils ont même programmé un robot doté d’une main mécanique pour « coudre » ensemble les graviers.
Les blocs de graviers ainsi cousus sont ensuite disposés sur le sol. L’expérience menée par les deux chercheurs en laboratoire a montré l’étonnante stabilité d’une telle route : elle est capable de résister à une forte pression, comme le passage de camions pesant jusqu’à 20 tonnes !
Mais n’allons pas trop vite : si l’essai en laboratoire est concluant, la faisabilité en conditions réelles n’a pas encore été démontrée, et mêmes les deux chercheurs à l’origine de ce concept n’en sont pas certains.
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Le coût de la construction d’une telle route risque de freiner la généralisation de la technique
Toujours est-il que le concept est beau. Outre le fait que cette technique évite d’utiliser du goudron et du bitume, une route en graviers cousus permet de les enlever. Ce dernier point s’avère particulièrement pratique car il ouvre la voie à la construction de routes temporaires, démontables. L’autre avantage réside dans le fait qu’une telle route est naturellement poreuse. L’eau de pluie va en effet s’infiltrer plutôt que de ruisseler.
Même si les chercheurs parviennent à démontrer la faisabilité de leur invention en conditions réelles, son déploiement ne sera pas rapide et aisé. N’oublions pas que pour construire une telle route, il faut disposer d’un robot. Ce dernier est unique et n’est pas facilement transportable. Cet aspect risque de constituer un frein majeur à la généralisation de ce type de routes.
Illustration bannière : Innover pour des routes de demain plus durables- © Iakov Kalinin
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