Les photos de ces cétacés emprisonnés dans des petits bassins avaient ému toute la planète. Certains retrouveront bien le large confirme la Russie mais les conditions de cette libération ne sont pas sans risques.
Les bélugas et orques qu’on avait découverts entassés dans des bassins, relâchés
Cela aurait pu être une très bonne nouvelle : la Russie relâche des orques et bélugas qui vivaient entassés dans des bassins. Les mammifères marins seront libérés entre fin mai et début juin près de l’endroit où ils sont retenus, selon le chercheur Vladislav Rojnov qui a tenu une conférence de presse(1).
Mais les animaux ne vont pas retrouver leur habitat d’origine, comme l’avaient pourtant préconisé les spécialistes.
Pour rappel, la diffusion de photos montrant 11 orques et 93 bélugas entassés dans de petites piscines près de Nakhodka (Extrême orient russe) avaient provoqué l’émoi, puis entraîné une vague de protestations dans le monde entier. Ces animaux avaient été capturés sous couvert de recherches scientifiques, et ainsi retenus pour être vendus à l’étranger, notamment en Chine où les delphinariums et autres parcs à thème marins poussent comme des champignons !
Face au tollé général, les autorités russes n’ont pas eu d’autre choix que de réagir : un accord a même été signé par le gouverneur de Sakhaline et Jean-Michel Cousteau, fils du célèbre commandant.
Reportage diffusé suite à la signature de l’accord par Jean-Michel Cousteau et les autorités russes
Libération des cétacés – Des coûts de transport jugés trop élevés
Or, il avait été convenu de réintroduire les cétacés dans la mer d’Okhotsk, le milieu naturel où ils avaient été capturés. Mais cette région se situe à près de 1.300 kilomètres du lieu où ils se trouvent actuellement. Et cela signifie donc des coûts de transport jugés trop élevés.
Vladislav Rojnov a donc expliqué que les mammifères libérés pourraient donc, au final, rester près de l’endroit où ils étaient nourris. « Les scientifiques donnent des recommandations, mais les autorités décident », a simplement conclu l’expert chargé avec ses collègues d’évaluer le sort de ces animaux.
Ce cas russe n’est malheureusement pas isolé. Et pour cause ! Un marché très lucratif et florissant existe de la Russie vers la Chine. Le journal Novaya Gazeta a ainsi révélé qu’entre 2013 et 2016, 13 épaulards ont été exportés vers la Chine par la Russie pour un montant de 700 millions de roubles russes (environ 9 millions d’euros).
Or, selon Greenpeace, il ne pourrait rester que quelques centaines d’épaulards dans les mers d’Extrême-Orient.
Illustration bannière : banc d’orques – © Jay Kallman
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