Dans beaucoup de pays, comme c’est le cas en Inde, il n’existe pas de salaire minimum garantissant aux travailleurs des conditions de vie dignes, alors même que les horaires de travail dépassent habituellement les 48 heures par semaine. Ces manquements, au lieu d’être dénoncés, sont souvent mis à profit par des multinationales qui veulent augmenter leurs marges de bénéfices.
Un salaire minimum de moins de deux euros par jour
Le gouvernement indien a établi un salaire minimum de 150 roupies indiennes (INR), ce qui correspond à moins de deux euros par jour, qui n’est appliqué que dans certaines régions : dans le reste du pays, les conditions de travail et les rémunérations sont souvent encore plus précaires.
Or, selon une étude menée par Continental Clothing, une entreprise de fabrication sur mesure de T-shirts et de vêtements, les salariés de son usine à Tirupur ont besoin de 466 roupies par jour, soit 6,14 euros, pour être à même de couvrir leurs besoins essentiels : un montant qui semble dérisoire mais qui est tout de même près de trois fois supérieur à celui fixé par le gouvernement indien.
Continental Clothing a ainsi établi que le salaire mensuel minimum vital pour pouvoir survivre à Tirupur, devait s’élever à 14.408 roupies indiennes, en tenant compte des taxes, soit 191 euros.
« Le salaire minimum vital doit rémunérer une semaine de travail standard (48 heures max.), et permettre au travailleur d’acheter de la nourriture pour lui-même et sa famille, et de payer le loyer ainsi que les autres dépenses liées à la santé, à l’habillement, au transport et à l’éducation. Il doit également lui permettre d’épargner un minimum pour faire face à d’éventuels événements inattendus. »
Établir un salaire minimum vital spécifique grâce à FAIRE SHARE
Les enquêtes préliminaires du projet FAIR SHARE de Continental Clothing ont consisté à faire des recherches sur les revenus et les conditions de vie spécifiques à la zone géographique où se situe l’usine de fabrication des vêtements, pour déterminer le seuil minimum requis afin d’assurer une vie décente à une famille typique de la région.
Ce travail de FAIR SHARE, effectué en étroite collaboration avec les représentants des travailleurs et des acteurs locaux, a permis de déterminer les besoins financiers mensuels d’un foyer de quatre personnes vivant à Tirupur. Au cours de la phase de pilotage, il a ainsi été démontré que, loin du salaire minimum légal qui s’élève à 285 roupies pour une journée de travail de 8 heures, les travailleurs les moins payés devraient plutôt percevoir 466 roupies par jour afin d’assurer le minimum vital.
Or, les salaires des 14 employés les moins bien payés de l’usine Continental Clothing s’élèvent à 307 roupies pour une journée de travail de 8 heures. Les tailleurs qui touchent les meilleurs salaires, perçoivent 574 roupies et les couturiers, 523. Le salaire journalier net moyen se monte quant à lui, à 393 roupies. Aussi afin de fournir à tous ses employés le minimum vital de 466 roupies, l’entreprise doit augmenter les plus bas salaires de 159 roupies.
La mode équitable contre les salaires injustes
L’étude de Continental Clothing correspond à l’ambition de la marque de garantir un salaire minimum juste à tous ses travailleurs. Pour assurer une augmentation de 50 % des salaires des travailleurs les plus pauvres de ses usines, l’entreprise a décidé d’augmenter les prix de vente de 0,14 euro pour ses T-shirts et de 0,70 euro pour les sweats à capuche. La décision de payer un peu plus pour garantir un salaire juste aux travailleurs indiens ou non, est donc laissée entre les mains des consommateurs. Dans le cas où les vêtements FAIR SHARE fonctionnent bien, Continental Clothing s’engage à introduire les mêmes mesures éthiques sur l’ensemble de ses gammes.
Le consom’acteur pourra identifier ce type d’initiatives permettant de faire des achats responsables et éthiques, grâce au label Fairtrade Max Havelaar, qui sera apposé sur les articles de cette nouvelle ligne de vêtements Continental Clothing, aux côtés d’autres certifiant par exemple l’origine biologique des textiles employés.