Outre le fait que vous pourrez déclarer « oui, je mange des plantes halophytes », ce qui ne manque pas d’originalité, vous pourrez surtout bénéficier de ses oligo-éléments et vitamines.
La salicorne, une plante marine comestible
Nommée salicorna, de sal, le sel, et cornu, la corne, cette plante apprécie les littoraux sablonno-vaseux. Ce nom est générique, et regroupe une trentaine d’espèces de plantes annuelles, d’environ 20 cm de haut, qui apprécient un sol riche en sel marin.
La salicorne, bien présente sur les côtes françaises
Entourée de mers et d’un océan, la France est une bonne terre de pousse pour la salicorne. La salicorne d’Europe (salicorna europaea) s’y plaît particulièrement bien, ainsi que Salicornia emerici, Salicornia ramosissima ou encore Salicornia disarticulata.
On récolte la plante sur la côte Atlantique bien entendu, en Bretagne et en Charente-Maritime, mais aussi en Baie de Somme. Les salicornes peuvent également pousser au bord des marais salants, comme par exemple en Camargue ou plus surprenant en Lorraine.
Lire aussi : comment bien choisir son sel ?
La plante est proche de Salsola, la soude, et on s’en sert même encore aujourd’hui pour produire de la soude végétale.
Il y a encore quelques siècles, on s’en servait pour produire du verre en la brûlant. Les verriers faisaient ainsi très attention aux endroits où elles poussaient.
Des siècles plus tard, on l’utilise encore pour le savon, spécifiquement le savon d’Alep à l’heure actuelle. Des expérimentations envisagent également de s’en servir comme carburant.
Des pousses comestibles
Appelée passe-pierre ou perce-pierre de par son mode de pousse, la salicorne est aussi désignée par les termes salicot, haricot de mer ou cornichon de mer. On la confond parfois avec des algues, mais l’espèce est vraiment très différente.
Point commun notable, on la trouve au marché à côté du poisson ou chez les poissonniers.
Si vous habitez au bord de mer, vous pouvez bien entendu aller cueillir la salicorne sauvage sur l’estran à marée basse. Il faut toutefois vérifier les restrictions destinées aux particuliers en préfecture pour respecter les dates et les quantités maximales.
La pleine saison s’étale de mai à fin août. Après cette date, la salicorne rougit, signe qu’elle se charge en sel, trop pour être comestible. Elle sera également plus fibreuse au fil du temps.
En saison, les pousses tendres sont comestibles et assez semblables à des haricots verts. Il est courant de les préparer de la même manière, comme entrée, dans des salades ou encore dans une omelette. On peut la manger crue ou cuite.
À l’instar des cornichons, la salicorne est également couramment préparée en conserve au naturel ou confite dans du vinaigre pour la conserver plus longtemps. Il est aussi possible de la congeler quelques mois.
La salicorne, des vertus pour la santé
La salicorne a de ce côté des caractéristiques proches des algues comestibles. On la consomme depuis des décennies pour ses propriétés et les marins l’utilisaient déjà au XIXème siècle pour lutter contre le scorbut, causé par une carence en vitamines.
Du côté des vitamines, la salicorne est effectivement riche en vitamine C et en vitamine A. Elle est diurétique et peu calorique : 14 kcal pour 100 g.
La salicorne est également riche en oligo-éléments. Elle contient beaucoup d’iode, qui contribue au bon fonctionnement de la thyroïde. C’est à surveiller, car il ne faut pas non plus trop en ingérer.
La salicorne est également riche en magnésium (75 mg), en calcium (34 mg), en potassium (119 mg), en phosphore (20 mg), en fer (4,9 mg), en brome et en silicium.
Du fait de sa teneur en sel (1 g de sodium aux 100 g), attention aussi si vous faites de l’hypertension. Pensez à bien la rincer à l’eau claire avant consommation.
Lire aussi
Comment cuisiner la salicorne, des idées recettes