Quelques années après le début du scandale, les promesses du gouvernement tardent à prendre effet. La présence du bisphénol A est interdite dans les biberons, mais pour le reste, la substance demeure en circulation jusqu’en 2015. Comment prendre nos précautions jusqu’à cette date qui semble si lointaine ? Allons voir si les substituts que nous propose le commerce sont inoffensifs.
Récapitulatif – Le bisphénol A
Le bisphénol A (BPA) est un produit chimique utilisé en dans la fabrication de polycarbonate et de certaines résines. Le polycarbonate est un plastique transparent très rigide qui entre dans la composition de produits en contact avec des aliments, tels que les biberons, les bouteilles, les tétines, les contenants alimentaires etc. Même les canettes, conserves et les CDs en contiennent.
Le BPA a été interdit dans la fabrication des biberons en 2010 et le Sénat a adopté la suppression de ce composant dans tous les produits en lien avec l’alimentation. La décision prendra effet en 2015.
La dangerosité du bisphénol A se révèle en particulier lorsque le plastique est chauffé et entre en contact avec les aliments, mais aussi lorsque le plastique est rayé, usé ou nettoyé avec certains détergents. La substance dérègle le système hormonal et serait susceptible de produire certains cancers, une puberté précoce, du surpoids, du diabète, de l’hyperactivité, des difficultés de procréation et un affaiblissement su système immunitaire. De plus, l’INRA de Toulouse a communiqué sur le fait que le bisphénol A pouvait pénétrer dans le corps par simple contact avec les tickets de caisse.
Comment détecter le bisphénol A ?
Certains produits indiquent qu’ils sont sans bisphénol A, mais d’autres ne le signalent pas. Pour reconnaître un produit contenant du BPA, il faut observer le chiffre à l’intérieur d’un petit triangle de recyclage, sous les bouteilles en plastiques ou sur les emballages. Il faut en particulier se méfier des chiffres 3, 6 et 7. Les boîtes de conserves peuvent aussi contenir du bisphénol A dans le vernis présent à l’intérieur et qui rentre directement en contact avec les aliments. Et si chaque numéro représente un type de plastique, est-ce que les autres sont pour autant exempt de produits dangereux ?
Les plastiques sans bisphénol A
Quelques produits à base de polycarbonate (BPA) ont été (ou sont susceptibles d’être) remplacés par du bisphénol S, PF ou AP. L’Anses ayant mené une étude en 2013, conclut qu’il n’y a pas assez d’éléments pour parvenir à un résultat final, mais préconise « la plus grande précaution dans l’utilisation de ces composés en tant que tels et/ou comme substituts du BPA ». Heureusement, d’autres produits peuvent servir de substituts.
Le réseau environnement-santé (RES) a publié un document sur les alternatives au bisphénol A et les effets éventuels de ces produits-là. Les produits suivants ont été évoqués :
- Le PET (numéro 1 dans le triangle) : l’Université de Goethe à Francfort a trouvé des traces d’hormones dans les eaux minérales, pour l’instant les risques pour la santé n’ont pas été déterminés. La présence d’antimoine, composant du plastique, attire également l’attention, mais aucune conclusion n’a été effectuée.
- Le Polypropylène (triangle 5) : plastique qui ne semble pas nocif, mais en s’usant il peut arriver que des composants se détachent.
- Le Polyéther Sulfone (PES) : utilisé dans les biberons, contient du bisphénol S.
- Le Polyphényl Sulfone : ne contient pas de BPA et de BPS.
- Le Polyester TritanTM (firme : Eastman Chemicals) : absence de caractère cancérigène selon la firme. L’université d’Austin au Texas, a néanmoins détecté une activité similaire à celle des oestrogènes.
- Le Cyclic Olefin Copolymer (Topas Advanced Polymers Inc.) : présent dans les biberons Mollis (Plastipure). La firme effectue une expertise en matière d’activité organique.
Le plastique semble une alternative assez controversée. Il reste toujours la possibilité d’utiliser d’autres matériaux comme l’inox, le bambou et le verre.
Les marques et produits sans bisphénol A
Depuis quelques temps, Tupperware a décidé de se lancer dans le « 0 Bisphénol A » avec à la place le polyester thermoplastique ayant des propriétés similaires. Selon la firme, le nouveau produit est sans risque, mais il existe peu d’informations extérieures.
Que les fervents du repas « fait maison » au travail ou à l’école se rassurent, il existe des alternatives pour les contenants alimentaires ! Si vous avez vraiment décidé d’en finir avec le plastique, il reste toujours l’inox, le bambou, le verre et la céramique. La vaisselle est en bambou, les biberons peuvent toujours être en verre et même les pailles s’y mettent. Des sites de vente en ligne regroupent tous ces produits comme sans-bpa.com.
En attendant les prochains résultats des autorités sanitaires, on peut toujours se tourner vers des produits plastiques sans perturbateurs endocriniens, mais aussi vers des matériaux plus sûrs et écologiques. L’exemple du verre et de l’inox semble une alternative déjà entamée par certaines entreprises. Stocker ses aliments dans des bocaux ayant contenu des produits alimentaires (pot confiture, sauce tomate etc…) et qu’on aura au préalable lavés, est aussi une astuce économique. Avec toutes ces polémiques, ce serait peut-être le moment de réapprendre à consommer…
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Pour en savoir plus sur les perturbateurs endocriniens :
J’apprécie également la réutilisation des bocaux en verre qui contiennent le bon miel… mais il me semble avoir lu quelque part que l’étanchéité obtenue par le « joint » (entre guillemets car quasi invisible) le serait au prix de la présence de … BPA!
Chaque année les autorités sanitaires reportent les délais pour stopper l’utilisation du Bis phénol. Comme mentionné dans l’article, de nouveaux produits émergent, garantis SANS. Le seul frein, plus chers que les plastiques (que l’ont pense à tord car dans le prix des plastiques, aucun coût collatéral est pris en considération, traitement des maladies, émission de CO2, recyclage lorsqu’il est effectué, ou catastrophes écologiques et environnementales liées au rejet de ces déchets dans la nature). Il serait temps que le prix reste ll’élément majeur pour favoriser ou non notre choix.
L’utilisation du bambou est une initiative à prendre en considération, mais ce n’est plus un cas isolé et depuis peu, nous avons d’autres choix dont l’utilisation du Miscanthus (avec le Biomiscanthus par exemple) qui est aussi devenu une solution d’avenir pour proposer une alternative au tout plastique…..pensons enfin responsabilité sociétale…..
Merci pour cet article très instructif.
Je remplace peu à peu mes boites plastiques par des bocaux en verre, il y en a même d’une contenance de 2 litres.
Dernièrement j’ai acheté des articles de puériculture de la marque Bidibulle qui fait un plastique sans BPA, et ce que je ne trouve pas en France je l’achète à l’étranger car certains pays ont pris des mesures concernant le Bisphénol bien plus rapidement que chez nous où on est toujours à la traine !
Merci pour cet article. Le verre me semble etre la meilleur alternative (et la moins chere). Il suffit de remplacer ses boites en plastiques par des vieux bocaux de confiture, etc.
Tout pareil et en plus c’est gratos… De toute façon l’avenir démontrera les effets délétères de tous les plastiques issus de la pétrochimie.