À long terme, un régime alimentaire constitué de graines issues de l’agriculture conventionnelle a des effets dévastateurs sur la survie et la reproduction des perdrix.
L’exposition à des résidus de pesticides altère la reproduction des perdrix
Par le passé, les chercheurs avaient déjà incorporé dans l’alimentation d’oiseaux des pesticides, afin d’évaluer leur degré de toxicité et leurs effets délétères en cas d’exposition directe. Mais qu’en est-il de la simple ingestion de graines issues de l’agriculture conventionnelle comparée à celles issues de l’agriculture bio ? Pour le savoir, des chercheurs du Centre d’études biologiques de Chizé (CNRS/La Rochelle Université) et du laboratoire Biogéosciences (CNRS/UBFC) ont nourri un groupe de perdrix grises de graines issues de l’agriculture biologique, et un autre groupe de graines issues de l’agriculture conventionnelle.
Le résultat est sans appel : en moins de 10 semaines, le comportement, l’immunologie et la physiologie des individus consommant des aliments issus de l’agriculture conventionnelle se dégradent fortement. Les oiseaux consommant des graines issues de l’agriculture conventionnelle avaient un système immunitaire surexprimé et se reproduisaient moins bien. Leurs oeufs étaient également de moindre taille, présageant une moindre taille du poussin à la naissance.
Les résidus de pesticides perturbent le métabolisme des perdrix
Les chercheurs ont aussi constaté que les perdrix mangeant des graines issues de l’agriculture conventionnelle avaient davantage de parasites dans leur intestin. Les mâles avaient une coloration plus terne (témoignant d’une santé dégradée), tandis que les femelles présentaient une plus forte corpulence (ce qui pourrait être lié à une perturbation endocrinienne relative au stockage des réserves dans les tissus adipeux).
Chez les oiseaux, manger bio est meilleur pour la santé 😌 Une étude menée par des chercheurs du Centre d’études biologiques de Chizé et du laboratoire Biogéosciences 👉 https://t.co/6yAh6cCP5u@CNRS @CNRS_Centre_Est @UnivLaRochelle @univbourgogne #RechercheUBFC
— UBFC (@Univ_BFC) May 6, 2021
La conclusion des chercheurs est sombre : une exposition chronique à des résidus de pesticides, même à des doses faibles, peut avoir des effets tout aussi dévastateurs sur la survie ou la reproduction des individus, et donc plus généralement sur la survie de la population de l’espèce en question et des écosystèmes.
Illustration bannière : une étude montre la dégradation de l’état de santé des oiseaux nourris aux céréales non bios © WildMedia
A lire absolument