L’initiative citoyenne européenne en faveur de la protection des abeilles a récolté plus d’un million de signatures au moment de sa clôture fin septembre.
Supprimer les pesticides de synthèse d’ici à 2035
L’ampleur de la mobilisation suffira-t-elle pour faire bouger la Commission Européenne sur la question de la suppression des pesticides de synthèse d’ici 2035 ? Lancée en 2019 avec le soutien de pas moins de neuf ONG, l’initiative citoyenne européenne « Sauvons les abeilles et les agriculteurs » aura au final récolté 1,154 million de signatures. Le but affiché et assumé : faire pression sur la Commission pour se débarrasser des pesticides tueurs d’abeilles. Le seuil à attendre pour rendre cette initiative recevable au niveau européen a donc été atteint.
Sur le total de ces signatures, l’Allemagne en représente une bonne moitié (570.000), suivi de très loin par la France (103.183) et les Pays-Bas (102.228). Cette pétition réclamait que la Commission « propose des actes juridiques visant à supprimer progressivement les pesticides de synthèse d’ici à 2035, rétablir la biodiversité et aider les agriculteurs pendant cette phase de transition ». Les signataires appellent ainsi à « réformer l’agriculture en accordant la priorité à une agriculture diversifiée et durable à petite échelle, en favorisant une augmentation rapide des pratiques agroécologiques et biologiques ».
La Commission européenne a six mois pour réagir
Le texte de cette pétition, transmis à la Commission, appelait à une suppression progressive des pesticides de synthèse d’ici à 2035, en commençant par réduire de 80 %, à compter de 2030, leur utilisation au sein de l’agriculture des pays membres de l’Union Européenne. Ceci afin de « restaurer les écosystèmes naturels dans les zones agricoles pour que l’agriculture devienne un moyen de rétablir la biodiversité ». Comme l’a rappelé l’ONG autrichienne Global2000, « les citoyens européens soutiennent l’objectif de réduction des pesticides du Green Deal européen, mais exigent plus que la réduction proposée de 50 %, qui, selon les scientifiques, n’empêcherait pas l’effondrement de la biodiversité ».
Et maintenant, que va-t-il se passer ? La Commission européenne dispose de six mois pour réagir et soumettre ses propositions sur le sujet ; comme le prévoit le principe d’initiative citoyenne européenne (ICE). Apparu en 2011, il stipule qu’un million de citoyens européens peuvent appeler la Commission à légiférer sur un sujet donné. Désormais, « si cette ICE est validée, expliquent les ONG française Générations futures et Pollinis, cette dernière et le Parlement européen devront répondre aux demandes des citoyens pour une agriculture sans pesticides de synthèse et respectueuse des abeilles ».
Illustration bannière : Il faut sauver les abeilles – © muroPhotographer
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