Face à l'urgence des scolytes ravageurs : un plan de sauvetage pour nos forêts

Connaissez-vous ces insectes minuscules mais redoutables ? Ils déciment en silence le bois des forêts.

Des scolytes qui profitent du réchauffement

Marc Fesneau ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire vient de dévoiler un plan « scolytes et bois de crise ». Pourquoi cette mobilisation ? Parce que des insectes, les scolytes, s’en prennent aux arbres de forêts entières. Ces petits parasites xylophages à la carapace marron, mesurant seulement quelques millimètres, se nourrissent des résineux et des épicéas : après s’être implanté dans le Grand-Est, ils touchent désormais la France entière. Au point de mettre toute la filière professionnelle du bois en danger.

Ces scolytes profitent du réchauffement climatique pour s’installer, s’attaquant en priorité aux arbres affaiblis ou stressés, creusant des galeries sous leur écorce. De quoi perturber la circulation de la sève et rapidement tuer des millions d’arbres… Depuis 2018, on estime qu’un cinquième des forêts de résineux ont été touchées dans le grand quart Nord Est. Soit 37 millions de mètres cubes de bois, d’ordinaire utilisés comme bois de charpente et de menuiserie, mais déclassé, car notamment atteint par un champignon accompagnant les scolytes et bleuissant le bois.

Communiqué 📢 | Marc Fesneau présente le plan « scolytes et bois de crise » en réponse à l’épidémie impactant les forêts d’épicéas et de sapins du grand quart Nord-Est de la France ⤵️ https://t.co/TcuYfX8lvD

— Ministère Agriculture et Souveraineté alimentaire (@Agri_Gouv) April 15, 2024

Diversifier les essences d’arbres

C’est pourquoi le plan tout juste dévoilé entend « organiser une stratégie collective de lutte contre les scolytes avec une meilleure communication relative aux bonnes pratiques sanitaires de prévention et de lutte ». « Dans le contexte du changement climatique, il est indispensable de changer de posture et de se montrer pro-actif », a estimé Marc Fesneau. Les entreprises d’exploitation forestière pourront effectuer un écorçage préventif des arbres abattus afin de freiner la propagation des scolytes.

Quant aux bois scolytés, afin de soutenir la filière, il pourrait plus largement servir à l’approvisionnement des centrales biomasse. Un soutien financier public renforcé est également envisagé afin d’aider les propriétaires forestiers impactés à reconstituer leurs forêts sinistrées. Un reboisement qui supposerait, en contrepartie d’un financement, de favoriser la diversification des essences.