Nous avons pris l’habitude de nous protéger des tiques lors des promenades dans les sous-bois, pourtant, ces acariens sont également bien présents dans les jardins privés comme publics, où nous avons bien plus de risque de les croiser. Toutefois, les tiques ne prolifèrent pas dans n’importe quelle sorte de jardin. Certains constituent ainsi un environnement bien plus favorable à leur prolifération.
Créer un jardin anti-tiques : quelques bonnes habitudes
Si les jardins situés proches des zones boisées ou des champs s’avèrent logiquement plus propices aux tiques que ceux des villes, ces derniers ne sont pas pour autant exempts de risques, bien qu’il soit plus rare d’y croiser une tique. Il suffit en effet qu’un jardin possède une zone humide, un potager ou une biodiversité suffisante pour que ces acariens, notamment les tiques Ixodes ricinus (celles qui s’accrochent le plus souvent à l’homme) s’y plaisent. Quelques conseils d’aménagement permettent toutefois de faire de votre jardin un lieu plus hostile aux tiques.
Évitez les zones d’humidité ou trop ombragées
La première des choses à faire pour un jardin anti-tiques est de réduire la présence des zones humides et parties ombragées de votre jardin. Il faut donc privilégier la présence de zones ensoleillées et dégagées, en coupant la végétation trop haute, en élaguant la base des arbres, mais aussi en supprimant les tas de feuilles mortes.
Tondre sa pelouse régulièrement, à une hauteur idéale permettant de ne pas défavoriser le reste de la biodiversité, permet aussi d’éviter que les tiques y prolifèrent.
Compostez les végétaux coupés – même le gazon peut être ajouté au compost – ou bien brûlez-les. Il ne faut surtout pas laisser des tas de végétaux regroupés dans votre jardin, ces derniers plaisant particulièrement aux tiques.
Enfin, évitez de créer des zones d’eau telles que les bassins, qui favorisent l’humidité. En été, préférez déposer un petit récipient d’eau si vous souhaitez continuer à abreuver les différentes espèces durant les périodes de sécheresse.
Laissez sécher votre pelouse entre deux arrosages
Autre conseil pour se prémunir des tiques au jardin : n’arrosez pas trop fréquemment votre pelouse et laissez-la sécher entre deux arrosages. En plus de limiter votre consommation d’eau durant les beaux jours, cela va créer un environnement moins propice à la prolifération des tiques.
Scellez les murs de pierres et autres allées empierrées
Les tiques appréciant les endroits humides et ombragés, il convient, si possible, de sceller les murs de pierres et les allées empierrées. Ces acariens auront ainsi nettement moins de zones dans lesquelles proliférer.
Faites pousser vos haies et massifs loin des zones de passage
Autre conseil anti-tiques : placez les massifs et les haies autant que possible loin des zones de passages réguliers. Le but : que les tiques qui s’y plaisent généralement ne puissent pas en profiter pour vous piquer. Il convient ainsi d’éviter de créer des petits chemins bordés de végétation haute.
Conseils d’aménagement anti-tiques pour les jardins proches des zones boisées
Si votre jardin jouxte une zone boisée ou des champs, vous pouvez créer une barrière naturelle pour stopper la majorité des tiques. Comment ? En aménageant une bande végétale d’environ un mètre de large, composée de plantes espacées dont le parterre est recouvert de paillis sec. Vous pouvez ainsi pailler les pieds des végétaux avec des écorces ou encore du gravier. Les tiques auront ainsi plus de mal à pénétrer dans votre jardin.
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Protégez vos animaux de compagnie des parasites
Enfin, les animaux de compagnie non plus n’échappant pas aux tiques, si vous en possédez, inspectez-les régulièrement ; en particulier les chiens et les chats. Vous pouvez aussi les prémunir des parasites avec les traitements adéquats (à voir avec votre vétérinaire) et les déparasiter à l’aide d’un peigne, d’une brosse (si les tiques ne sont pas encore accrochées) ou bien d’un tire-tique.
Autre conseil concernant les animaux, cette fois-ci sauvages : si vous vivez près d’une zone boisée, empêchez le passage des chevreuils dans votre jardin en disposant des clôtures. En effet, les chevreuils sont particulièrement appréciés par les tiques.
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Optez pour les prédateurs naturels des tiques
Dernière possibilité : misez sur les prédateurs naturels des tiques tels que les poules et les pintades, qui adorent manger ces acariens. Laissez-les se balader tranquillement dans votre jardin et se régaler !
En lutte biologique, il est aussi possible de faire appel aux champignons entomopathogènes parasitant les insectes, acariens et arthropodes et finissant par les tuer. Quelques exemples d’espèces conseillées : Beauveria bassiana ou Metarhizium anisopliae.
Il est aussi possible de miser sur les vers microscopiques de différentes espèces, telles que Steinernema carpocapsae ou Heterorhabditis bacteriophora. Ces vers inoffensifs pour l’homme et les animaux de compagnie parasitent les tiques dans leur milieu naturel. Toutefois, ce type de micro-vers s’attaquent aussi à d’autres insectes dont certains s’avèrent utiles pour lutter contre les maladies végétales.