L’année 2022 a été une année record en termes de sécheresse en France et un peu partout dans le monde. Une situation liée au réchauffement climatique qui dérègle le climat et qui a des conséquences sur l’ensemble des activités humaines et sur la planète en général. Le Figaro dévoile en outre un autre problème, moins connu et, surtout, moins médiatisé : celui des canalisations vétustes du réseau français.
Près d’un milliard de litres d’eau perdus à cause des canalisations
Si l’urgence climatique nécessite des mesures pour réduire les émissions de carbone et autres gaz à effet de serre, la sécheresse pourrait avoir une solution palliative bien plus simple à mettre en oeuvre : près d’un milliard de mètres cubes d’eau fuitent chaque année des canalisations françaises, souvent vieilles. Or, souligne Le Figaro(1), cette quantité d’eau est gigantesque : elle représenterait 19,6 % de l’ensemble de l’eau distribuée en France. Autrement dit, la consommation annuelle de 18,5 millions de Français.
L’eau ne disparaît pas : après avoir fuité des tuyaux, elle retourne dans le sol. Mais comme l’explique Marillys Macé, directrice générale du CIEau (Centre d’Information sur l’Eau) interrogée par Le Figaro, cela prend du temps. L’eau « est indisponible pendant un certain temps, et notamment à des moments où on en a besoin, comme maintenant ». Sans ces pertes, certaines restrictions imposées aux habitants des communes les plus touchées par la sécheresse auraient peut-être pu être évitées.
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Le réseau n’est pas rénové suffisamment rapidement
Le gouvernement a conscience de ce problème : en 2018, il avait déclaré vouloir rénover 1 % du réseau d’eau potable chaque année, soit 85.000 kilomètres. Mais c’est loin d’être un niveau atteint : la directrice du CIEau souligne que ce taux n’est que de 0,61 %. Et l’urgence se fait de plus en plus pressante : environ la moitié du réseau aurait plus de 50 ans, précise le journal.
L’investissement publique est insuffisant, critique Fabienne Trolard, directrice de recherche à l’INRA : « On a une attitude de cigale alors qu’il faudrait plutôt qu’on soit fourmi », déclare-t-elle au Figaro. Et Marillys Macé de confirmer : « on dédie 6 milliards d’euros par an aux problèmes des fuites alors que les scientifiques estimaient en 2020 qu’il faudrait un milliard de plus chaque année ». Et ce, sans compter que les crédits alloués à cette problématique sont attendus en baisse…
Illustration bannière : un réseau vieillissant – © serato
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