La question du 80 km/h ne fait peut-être plus la Une de l’actualité, mais elle est loin d’être close. Depuis que les départements ont été autorisés à relever la limitation de vitesse à 90 km/h sur leur réseau routier, la Ligue de Défense des Conducteurs a mis en place un observatoire national du « retournement de situation ». Et chaque trimestre, de nouvelles annonces officielles viennent s’ajouter à la liste de ceux qui remettent en question l’efficacité de cette mesure pour améliorer la sécurité routière. Un mouvement silencieux qui atteint maintenant une étape décisive : avec 46 départements revenus à 90 km/h sur tout ou partie de leur réseau, plus 3 autres sur le point de le faire, la France métropolitaine est donc majoritairement en faveur du retour au 90 km/h.
Un retour aux 90 km/h désormais majoritaire en France, malgré les recommandations de la Sécurité routière
La promulgation de la loi d’orientation des mobilités (LOM) en décembre 2019 a autorisé les départements à relever la limitation de vitesse à 90 km/h sur les tronçons qui étaient passés à 80 km/h le 1er juillet 2018. Malgré les recommandations strictes de la Sécurité routière, de plus en plus de présidents de département se prononcent en faveur d’un retour à 90 km/h. Et désormais, ils sont majoritaires dans le pays.
Le 20 avril prochain, la Nièvre viendra rejoindre les rangs des départements opposés au 80 km/h, en revenant à 90 km/h sur 400 km de ses routes départementales, soit 9 % de son réseau. Elle sera bientôt suivie par les Alpes-de-Haute-Provence, le Morbihan et le Gard. Ces décisions de retour au 90 km/h s’ajoutent à celles déjà prises par de nombreux autres départements, notamment l’Aube, le Bas-Rhin, l’Eure-et-Loir, la Haute-Garonne, la Manche, la Mayenne, la Meurthe-et-Moselle, la Moselle, l’Orne, la Somme, la Vendée, et bien d’autres. Au total, ce sont pour l’heure 46 départements qui ont abandonné le 80 km/h, optant pour le retour au 90 km/h sur tout ou partie de leur réseau, soit près de 53 529 kilomètres au total.
La Ligue de Défense des Conducteurs met ainsi régulièrement à jour sa carte des départements ayant rétabli tout ou partie de leur réseau à 90 km/h, qui sont désormais plus nombreux que ceux restés à 80 km/h.
Pour justifier leurs décisions, les présidents de ces départements invoquent diverses raisons, notamment l’amélioration de la fluidité du trafic, la sécurité des conducteurs et le respect du principe de subsidiarité, qui laisse aux départements la liberté de fixer la limitation de vitesse sur leur réseau.
Il convient de noter que cet assouplissement est soumis à certaines conditions. Ainsi, seules les routes de plus de 10 kilomètres, sans intersection et ne traversant pas de hameau, sont éligibles à une augmentation de la vitesse autorisée à 90 km/h.
Cette décision de revenir au 90 km/h n’est pas sans controverse. Pour plusieurs acteurs de la sécurité routière et associations environnementales, la limitation à 80 km/h se justifie pour des raisons de sécurité routière et de réduction des émissions de gaz à effet de serre. La crainte : qu’un retour majoritaire aux 90 km/h entraîne une augmentation des accidents de la route, mais aussi de la pollution atmosphérique.
Pour ou contre le retour à 90 km/h sur les routes départementales ?
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