Après le séisme de 5,4 survenu à Montélimar, à proximité des centrales nucléaires du Tricastin et de Cruas-Meysse, certains réacteurs ont été arrêtés par précaution.
Des réacteurs conçus pour résister à un séisme de 5,2
Quel impact le séisme de 5,4 survenu à Montélimar a-t-il eu sur ces centrales nucléaires, situées à 26 et 23 km de l’épicentre de la secousse ? Dans un point presse, le préfet de la Drôme a annoncé que les réacteurs de Cruas s’arrêtaient par précaution à la centrale nucléaire. Selon les premières constatations, le séisme en Ardèche n’aurait fait aucun dégât visible sur les deux centrales. Mais les réacteurs 2, 3 et 4 de la centrale ardéchoise devaient être arrêtés afin de « permettre un audit approfondi des installations ».
Les réacteurs de Cruas et du Tricastin ne se sont pas coupés d’eux-mêmes, malgré la force du séisme. Comment cela se fait-il ? En fait, au moment de sa conception, chaque site nucléaire doit être en mesure de répondre à un « Séisme Majoré de Sécurité », avec pour référence notamment le séisme le plus puissant observé au même endroit depuis environ 1000 ans, dont la magnitude majorée de 0,5. Pour Tricastin et Cruas, il était d’une magnitude de 5,2, avec un épicentre directement sous la centrale. Les ouvrages sont donc conçus pour résister à de telles magnitudes.
De nécessaires travaux de renforcement
Jusque-là, à Cruas et au Tricastin, le séisme le plus violent s’était produit en 1873 à Châteauneuf-du-Rhône, avec une magnitude de 4,7 sur l’échelle de Richter. Toutefois, même si EDF assure qu’il n’existe aucun risque, trois des quatre réacteurs de Cruas ont été arrêtés afin de « procéder à des contrôles complémentaires et préventifs ». Un accident nucléaire grave a-t-il été évité de justesse ? A priori, les systèmes de sécurité n’ont pas mis à l’arrêt les réacteurs, même si la magnitude constatée a été de 5,4, et donc supérieure à 5,2.
#Séisme en Drôme Ardèche – Sur les sites nucléaires concernés, aucun risque n’a été décelé. A @EDFCruasMeysse, conformément à la procédure de sécurité & précaution établie par l’opérateur, un arrêt des réacteurs surviendra afin de permettre un audit approfondi des installations. pic.twitter.com/fxQzsl2IQm
— Préfet de la Drôme (@Prefet26) November 11, 2019
Pour autant, les normes de sûreté ont été renforcées suite à l’accident de Fukushima, en 2011. En juin dernier, l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) a pourtant exigé que EDF réalise « un renforcement complémentaire » de la digue protégeant la centrale de Tricastin afin d’éviter tout risque d’inondation. Selon l’ASN,« EDF a prévu des travaux complémentaires sur cette digue afin qu’elle résiste au séisme extrême défini après l’accident de Fukushima. La décision adoptée par l’ASN le 25 juin 2019 impose la réalisation de ce renforcement au plus tard fin 2022. » Mais c’était avant le séisme de 5,4 ressenti ces derniers jours, qui supposera par conséquent un renforcement encore plus important.
Illustration bannière : La centrale nucléaire du Tricastin – © Pack-shot / Shutterstock.com Shutterstock
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