L’association Zero Waste fait bien plus que de promouvoir le zéro déchet et les lingettes réutilisables dans la salle de bains. Elle s’inscrit dans le cadre d’un mouvement écologiste plus global et lutte pour une politique de gestion des déchets ambitieuse. Avec ce livre, l’association et leurs deux autrices, Alice Elfassi et Moïra Tourneur, signent un manifeste pour une société alternative.
Déchets partout, justice nulle part : au-delà des petits gestes
En anglais, le mot waste possède un sens plus global que le mot de déchet en français. Il inclue à la fois le déchet et le gaspillage. Ainsi, l’association Zero Waste s’engage dans une lutte contre les déchets, au niveau individuel bien sûr en promouvant le recyclage et la réutilisation, mais elle va plus loin.
Zero Waste met l’accent avant tout sur la prévention, avec le mot d’ordre suivant : « le meilleur déchet est celui qui n’existe pas ». Cette démarche va donc bien au-delà des engagements individuels et englobe les collectivités, qui gèrent nos déchets, et les industriels qui les produisent. L’objectif est de promouvoir massivement le « non déchet » : le réemploi des objets, la consigne, le vrac, le compostage, et de mettre un frein à la surconsommation.
Un manifeste pour un projet de société alternatif
Dans le livre, les autrices mettent en lien les grands enjeux en matière d’écologie et de société : la gestion des déchets, le climat, la biodiversité, l’économie et la justice sociale. Pour elles, tout est lié et une mauvaise gestion des déchets a des conséquences néfastes sur le climat et la perte de la biodiversité. Un exemple ? Les « 100 tonnes de particules de micro-plastiques ingérées chaque année par les oiseaux de mer ».
En outre, elles considèrent que les populations précaires sont les plus touchées par ces mauvaises gestions : « l’emplacement des installations de traitement des déchets, le plus souvent implantées dans les zones géographiques les moins favorisées, constitue un indicateur incontestable de cette injustice sociale. »
Il est donc grand temps de rompre les cercles vicieux et de mettre en place « un projet de société zéro déchet, zéro gaspillage ». C’est l’objectif de ce petit ouvrage qui dessine la vision de l’association Zero Waste, un véritable manifeste politique ! L’ouvrage contient des doubles pages claires, intitulées « de la théorie à la pratique », autant d’idées zéro déchet pour les dirigeants et les industriels : mettre en place une tarification des déchets au poids, interdire l’exportation des déchets hors Union Europénne…
L’ouvrage se conclut en ces mots : « les petits gestes ne sauveront pas le monde à eux seuls ! Loin d’être un simple mode de vie individuel, le zéro déchet, zéro gaspillage est un mouvement militant et sans concession dont la politisation ouvre la voie à une véritable justice environnementale ». On voit donc plus loin que le coton-tige réutilisable et on s’engage -aux côtés de Zero Waste ou d’autres associations militantes- pour faire changer les pratiques en matière de consommation.
L’ouvrage Déchets partout, justice nulle part est sorti le 6 octobre 2022 aux Éditions Rue de l’Échiquier. Pour aller plus loin et aider l’éditeur à réduire ses stocks, l’association Zero Waste France propose des packs d’ouvrages contenant les anciennes publications de l’association : Défi Rien de Neuf, Recyclage le grand enfumage… Les packs contiennent les ouvrages, des cartes à offrir et des autocollants Stop Pub. Rendez-vous sur le site de l’association pour en savoir plus !
Déchets partout, justice nulle part
de Moïra Tourneur et Alice Elfassi, éditions Rue de l’échiquier, octobre 2022, 182 pages, 19 euros.
Illustration bannière : Couverture du livre Déchets partout, justice nulle part © Rue de l’échiquier
Si chacun faisait tout simplement son travail et assumait ses responsabilités les plus élémentaires, aurions-nous ce problème de « déchets »? Je ne pense pas. Produire, produire, produire et vendre semble être le seul mot d’ordre à l’heure actuelle. Pour le reste, nous verrons après… Un fabricant – de bouteilles en plastique exemple, de contenants en métal de Coca devrait impérativement se préoccuper de la gestion de ses déchets et prévoir de quelle manière les faire disparaître après utilisation.