Les éditions Rue de l’échiquier, connues pour leurs brillants essais, se mettent au roman et ont eu la bonne idée de publier une nouvelle édition de cet ouvrage, Écotopia.
Écotopia, l’envers de 1984
En lisant cet ouvrage, il est difficile de se rendre compte que son auteur, Ernest Callenbach, l’a écrit en 1975 tant la société qu’il décrit pourrait être actuelle. Cet ouvrage a rencontré un succès important à son époque, vendu à plus d’un million d’exemplaires.
Le pitch ? Une partie des États-Unis décide de faire sécession pour construire une société écologique radicale, l’ « Écotopia ». Un journaliste américain s’y rend pour un reportage inédit : il y découvre une société apaisée, vivant en harmonie entre eux et avec les éléments, et prospère malgré l’interdiction des énergies fossiles. Une société régie par « l’état d’équilibre », soit le zéro déchet, zéro émission de CO2 à l’échelle d’un pays. La description de San Francisco traversée par les forêts et les ruisseaux laisse songeur.
La rue proprement dite, où ronronnent taxis électriques, minibus et fourgons de livraison, comporte seulement une chaussée à deux voies. L’espace restant, qui est énorme, est occupé par des pistes cyclables, des fontaines […] et de ridicules jardins entourés de bancs. Sur tout le paysage plane ce silence presque lugubre, ponctué par le léger vrombissement des bicyclettes et les cris des enfants.
L’ouvrage rencontre un écho particulier aujourd’hui, abordant des thèmes comme l’émancipation des femmes, la diminution du temps de travail, les transports électriques ou l’économie circulaire. Parfois un peu simpliste (le journaliste bourru contre la société idéale), il éclaire toutefois intelligemment notre temps. Et si l’Écotopia était un modèle à atteindre pour éviter la catastrophe écologique ?
Ecotopia, Ernest Callenbach, éditions Rue de l’échiquier, à paraître le 4 oct. 2018, 300 pages.