Quand la sidérurgie vient au secours de l’environnement

Rédigé par Nolwen, le 22 May 2013, à 16 h 12 min
Quand la sidérurgie vient au secours de l’environnement
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Quoi de plus agressif que la sidérurgie pour l’environnement ? Les ravages infligés à la nature pendant la période de la priorité à l’industrie et à l’acier sous Staline ont laissé des traces dans nos mémoires. La sidérurgie reste, depuis lors, un monstre polluant, cracheur de fumées, dans l’imaginaire collectif.

Pourtant l’industrie de l’acier a fait bien des progrès depuis l’ère soviétique. A tel point que la sidérurgie commence à apporter sa pierre à l’industrie du recyclage, tout en consommant moins d’énergie. L’exemple nous vient d’Australie.

Des haut-fourneaux qui brûlent des pneus

Les matériaux recyclés peuvent très bien intervenir dans la fabrication de l’acier, à en croire une une innovation australienne.

 A Melbourne et Sydney, en Australie, des usines sidérurgiques ont mené des expériences en ce sens : elles ont avalé 1,6 million de pneus recyclés en acier. Elles ont démontré qu’en ajoutant des polymères, notamment du caoutchouc, au coke métallurgique, il est possible d’obtenir un meilleur rendement des fours à arc électrique.

veena-siderurgieCe procédé à l’avantage de faire baisser le coût des matières premières bien sûr mais aussi de diminuer la consommation d’énergie grâce à des fours plus efficaces. Selon l’inventeure de la méthode, le professeur Veena Sahajwalla, de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud, l’approche serait utilisable avec d’autres matériaux, notamment des vieux plastiques ou des déchets agricoles.

Un combustible facile à trouver et efficace

Les États-Unis et l’Europe ont mis en place des centrales thermiques permettant la valorisation énergétique des pneus usagés. Aux États-Unis, plus de 150 millions de pneus sont transformés en combustibles chaque année depuis 10 ans.

Les pneus ont un pouvoir calorifique élevé : environ 24 000 kJ/kg. La valorisation énergétique en cimenteries et en sidérurgie est donc largement répandue. Cependant, la présence de métaux lourds dans les pneus et la technologie des installations existantes constituent des limites à cette filière.

« Cette possibilité réside dans les hautes températures des fours à arc électrique. Je ne suggère pas que l’on brûle des déchets pour produire de l’énergie. Ce que je propose est que l’on tire profit des hautes températures pour littéralement reformer les déchets en ressources », explique-elle.

L’industrie sidérurgique

Grosse consommatrice d’énergie, la sidérurgie se doit de jouer son rôle dans le combat pour un monde plus économe et pour combattre les émissions de gaz à effet de serre qui alimentent le réchauffement du climat.

« Les aciéristes peuvent jouer un rôle de premier plan dans le recyclage mondial, à grande échelle et de manière significative, sans effectuer de changement fondamental dans la façon dont nous fabriquons l’acier : en réorientant les grands flux de déchets en matières premières, tout en réduisant les coûts de production et en améliorant les caractéristiques environnementales du secteur », explique Sahajwalla.

Les sidérurgistes sont confrontés à une hausse du prix de leurs matières premières et à la pression des opinions publiques pour préserver l’environnement. Vu le nombre de pneus produits chaque année dans le monde, le potentiel de cette technique est énorme.

Le saviez-vous ? Les chiffres du recyclage des pneus en France

300.309 tonnes de pneus ont été collectés et valorisés en 2008. La collecte a été réalisée auprès de 40.000 détenteurs et distributeurs sur tout le territoire, vers 90 centres de tri. Il existe 11 sites de transformation (regroupement et préparation à la valorisation, au broyage…) et 27 valorisateurs situés majoritairement en France mais également en Suède (chaufferie urbaine), au Maroc (cimenterie) et en Finlande (travaux publics).

 

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1 commentaire Donnez votre avis
  1. Je lis : « Les ravages infligé à la nature pendant la période de la priorité à l’industrie et à l’acier sous Staline ont laissé des traces dans nos mémoires. » Quel âge avait la rédactrice sous Staline ???
    Quelle mémoire!!!

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