En Sierra Leone, la pêche industrielle est interdite pour un mois afin de reconstituer les stocks de poissons. Une décision saluée par les pêcheurs du pays et les ONG écologistes puisque la pêche illégale gangrène l’activité aux niveaux financier et environnemental.
La pêche industrielle interdite en Sierra Leone pour protéger les ressources halieutiques
Depuis le lundi 1er avril 2019, la pêche industrielle est interdite en Sierra Leone durant un mois(1). Et pour cause, le pays veut protéger ses stocks de poissons et éviter toute pénurie.
Les poissons seront stockés en chambre froide jusqu’au 30 avril. Toute exportation est par ailleurs prohibée durant ces trente jours.
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Si cette décision a été saluée par les pêcheurs du pays et les ONG écologistes, Ibrahima Cissé, le responsable de la campagne océans de Greenpeace Afrique, la juge tout de même insuffisante. Et de s’expliquer sur RFI : « Ce n’est pas durable ce qui se passe actuellement. On sait qu’à terme, c’est des problèmes de sécurité alimentaire, c’est des problèmes de pauvreté, c’est beaucoup de problèmes qui vont être posés dans la sous-région. Il y a un effort à faire pour qu’au moins les problèmes communs soient gérés de manière commune »(2).
La pêche industrielle responsable de coûts exorbitants pour les pays d’Afrique de l’Ouest
La pêche illégale, non réglementée et non déclarée, dite « pêche INN », est pointée du doigt depuis quelques années déjà en Afrique de l’Ouest, du fait des coûts qu’elle entraîne. En 2017, Greenpeace avait ainsi estimé : « De 2010 à 2016, la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Guinée et la Sierra Leone ont perdu environ 2,3 milliards de dollars [2 milliards d’euros] par an en chiffre d’affaires ».
Pour rappel, la pêche illégale représente environ 30 % des prises des flottes de pêche industrielle étrangères en Sierra Leone, selon une étude publiée en 2017 par sept institutions et organismes de recherche, dont le projet Sea Around Us de l’université de Colombie-Britannique (Canada).
Cette interdiction suscite aussi l’espoir des pays voisins, comme le Sénégal. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature, 37 espèces seraient déjà en voie d’extinction, de l’Angola à la Mauritanie. Quatorze autres espèces pourraient bientôt l’être à leur tour.
Illustration bannière : Navire de pêche industrielle – © PETRUK VIKTOR
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