La pollution de l’air autour des zones portuaires provoquerait une augmentation frappante du nombre de maladies chroniques au sein de la population. Les derniers chiffres de l’Anses résonnent comme un signal d’alarme.
Près de trois fois plus de cancers à Fos-sur-Mer qu’ailleurs en France
Les chiffres sont accablants. Les habitants des zones situées près de sites pétroliers souffriraient davantage de problèmes de santé que le reste de la population.
En France, les villes de Fos-sur-Mer et de Port-Saint-Louis-du-Rhône sont de graves exemples de cette conclusion tirée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) dans un récent rapport. Dans ces villes, les cas de cancers, de diabète, d’asthme mais aussi d’allergies se compteraient en plus grand nombre, et l’organisme, qui s’appuie sur les données établies par une étude universitaire indépendante, estime même qu’un adulte sur deux souffrirait d’une affection respiratoire.
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La prévalence de l’asthme serait, par exemple, de 15,8 % dans ces deux communes, contre 10 % en France. Pour ce qui concerne les cancers, quand 5,4 % des femmes sont concernées sur tout le territoire français, 14,5 % en souffrent, ou en ont souffert, au cours de leur vie.
Au Nigeria, 94 % de la population est en danger
Le diabète fait également plus de victimes et, tous types confondus, il touche 11,6 % de la population de cette région, contre 6 % en France. Finalement, le rapport de l’Anses indique également que pas moins de 63 % de la population souffre d’une maladie chronique, quand, en France, cette prévalence est de 36,6 %.
Si les regards se tournent vers les Bouches-du-Rhône, d’autres villes inquiètent également les autorités sanitaires internationales.
C’est le cas de Port-Harcourt, au Nigeria ou une situation d’urgence a été décrétée en raison de niveaux de pollution de plus en plus importants. Là encore, le pétrole est mis en cause et les raffineries illégales seraient, pour une grande partie, responsables de ce drame. Selon de récents chiffres de la Banque mondiale, pas moins de 94 % de la population nigériane serait exposée à des niveaux de pollution bien supérieurs au seuil toléré par les organisations internationales.
Illustration bannière : Fos sur mer – © Gilles Paire Shutterstock
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