Alors que l’épidémie de Covid-19 et la crise des masques ont montré la dépendance de la France vis-à-vis de la Chine, la « souveraineté industrielle et sanitaire » ne semble pas encore atteinte. Pour preuve, le remboursement du Smecta, un médicament made in France, qui est calculé en fonction du générique chinois.
Un générique chinois sur le
Encore un coup dur pour Smecta. Prescrit pour soigner les troubles digestifs comme les diarrhées, les brûlures d’estomac ou les reflux, ce médicament à base d’argile a été déconseillé pour les femmes et les bébés par l’Agence du médicament (ANSM) en 2020 en raison de possible présence de plomb. Un an plus tard, il doit faire face à une autre difficulté importante.
Depuis le lundi 15 février 2021, les conditions de remboursement du Smecta fabriqué par le laboratoire français Ipsen ont été durcies. Fabriqué par le laboratoire américain Mylan, son générique est remboursé depuis 2019 par l’Assurance maladie. « Une autorisation d’autant plus étonnante qu’elle est généralement accordée aux génériques dont le prix est inférieur d’au moins 60 % à celui du princeps (le médicament de référence). Or, le tarif pratiqué par Mylan ne l’est « que » de 30 % » explique BFMTV.
Le Smecta moins bien remboursé
À partir d’aujourd’hui, ce pansement digestif made in France sera moins bien remboursé, ce qui devrait profiter à son générique produit en Chine pic.twitter.com/JqR7DIOEWQ
— Good Morning Business (@goodmorning_biz) February 15, 2021
Pas de baisse de prix possible pour Smecta
Une concurrence de taille pour Smecta qui ne peut pas baisser son prix, car, selon Véronique Delvove, directrice des affaires publiques et de la communication du groupe pharmaceutique, cela aurait « des impacts majeurs à l’international avec une répercussion immédiate dans les pays importateurs et aurait mis en danger la situation économique et industrielle de la Division Santé Familiale d’Ipsen » rapporte BFMTV.
Résultat, le Smecta est toujours vendu au même prix, mais son remboursement par la Sécu est calculé en fonction de celui du générique. Loin d’être anecdotique, cette déconvenue du laboratoire français Ipsen prouve que la « souveraineté industrielle et sanitaire » plébiscitée par Emmanuel Macron notamment lors d’un déplacement chez Sanofi le 16 juin 2020, est loin d’être atteinte. Comme pour les masques chirurgicaux, lors de l’épidémie de Covid-19, la France dépend une fois de plus de la Chine.
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M. Macron est juste un baratineur………………….