Des chercheurs brésiliens ont étudié les larmes des caïmans. Leurs travaux pourraient aider à mettre au point de nouveaux traitements contre la sécheresse ophtalmique.
Deux heures sans cligner les yeux
Et si l’expression « pleurer des larmes de crocodiles » devenait une réalité ? Selon une étude publiée récemment dans Frontiers in Veterinary Science (1), les larmes de ces reptiles pourraient être utilisées à des fins scientifiques. Elles permettraient notamment de mettre au point un traitement contre la sécheresse oculaire et d’autres troubles ophtalmiques chez l’homme.
Alors que les humains clignent des yeux environ quinze fois par minute, ce qui permet d’étaler des larmes sur la cornée, les caïmans peuvent passer environ deux heures sans battre une seule de leurs trois paupières. Pourtant, leurs yeux ne s’assèchent pas. Une particularité liée à la composition de leurs larmes et que des chercheurs de l’Université fédérale de Bahia (Brésil) ont étudiée.
Des motifs cristallins uniques
Difficile de savoir d’où vient exactement cette spécificité des larmes de caïman. Mais l’équipe du docteur Oriá qui a dirigé l’étude, a réussi à obtenir quelques indices dans les motifs cristallins que forment les larmes une fois séchées. D’après les chercheurs, les motifs visualisés au microscope sont aussi uniques que des flocons de neige et peuvent être très différents d’une espèce à l’autre.
Selon la vétérinaire, les larmes de caïman séchées forment un maillage plus épais que chez d’autres animaux. La scientifique estime que leur structure les rend certainement plus stables et explique leur pouvoir hydratant pour les yeux.
Des larmes pour hydrater et protéger les yeux
Au-delà des pleurs liés à de la douleur, de la peine ou de la joie, les larmes sont indispensables chez l’Homme. Elles permettent en effet de lubrifier l’oeil, de lutter contre les infections et fournissent également des nutriments à la cornée, la couche externe claire de l’oeil, qui manque de vaisseaux sanguins, dit-il.
Malgré leur importance pour la santé, les larmes sont encore insuffisamment étudiées. Selon Brian Leonard, un ophtalmologiste vétérinaire de l’université de Californie, à Davis, « C’est un domaine important mais massivement mal compris » lit-on dans National Geographic. C’est pourquoi cette étude est intéressante à de multiples niveaux » a conclu le scientifique.