Grand classique de l’hiver, le rhume, infection des voies respiratoires supérieures (nez, voies nasales et gorge), ne manque pas une occasion de s’inviter. Il faut dire que le rhume peut être provoqué par plus de 200 virus, entraînant des symptômes environ deux jours après l’infection. Les premiers signes : yeux rouges, mal de gorge, écoulement nasal et éternuements. Des symptômes qui peuvent aussi s’accompagner de maux de tête, de frissons, de nez bouché, d’yeux larmoyants, d’une toux quinteuse et parfois de muscles endoloris.
Face à cette infection qui dure généralement de deux à sept jours, les pharmacies sont nombreuses à vanter les mérites de médicaments en affichant leurs publicités en vitrine. Pourtant, ces traitements n’ont pas prouvé leur efficacité. En revanche, leurs effets indésirables ont bien été rapportés, souligne UFC-Que Choisir.
Des médicaments inutiles, aux nombreux effets indésirables
Plusieurs de ces médicaments associant paracétamol, vitamines ou principes actifs, ont déjà été interdits de publicité en 2018 en raison de la présence de pseudoéphédrine, dont les effets sur l’organisme peuvent être potentiellement graves. De nombreux laboratoires n’avaient donc plus la possibilité de mettre en avant leurs produits ; des traitements bien connus, répondant aux noms de Rhinadvil, Dolirhume, Dolirhume Pro, Actifed Rhume ou encore Fervex Rhume et d’autres. Pour pallier à ce manque de visibilité, les laboratoires ont donc décidé de faire la publicité d’autres médicaments contre le rhume, contenant cette fois-ci des antihistaminiques.
Désormais en tête de gondole dans les pharmacies en hiver, ces traitements répondent maintenant aux noms de Fervex, Rhinofebral ou encore Humex. Des médicaments qui contiennent donc de la phéniramine ou de la chlorphénamine, aux propriétés antihistaminiques. Or, selon les essais menés par l’UFC-Que Choisir, ils s’avèrent inutiles. Certains ont toutefois une légère action durant les deux premiers jours suivant l’apparition des symptômes du rhume, mais face à un placebo, aucune différence, affirme l’association. Seuls ceux combinant leurs actifs avec le paracétamol ont pu démontrer leur efficacité, mais celle-ci était alors probablement due à la présence même du paracétamol.
En conclusion : mieux vaut prendre du paracétamol seul, car la phéniramine et la chlorphénamine, qui n’ont donc pas prouvé leur efficacité pour traiter un rhume, peuvent en revanche déclencher des effets indésirables, notamment sur les personnes âgées. Assèchement de la bouche, somnolence, constipation, vision brouillée, ou encore accélération du rythme cardiaque et même hallucinations ont été rapportées.
Autre risque lié à la prise de ces médicaments contenant déjà du paracétamol : leur association avec du paracétamol ou d’autres traitements en comprenant, causant alors un surdosage de la molécule aux conséquences hépatiques potentiellement dramatiques.
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Comment se guérir d’un rhume ?
Alors, comment soigner un rhume ? Pour l’UFC-Que Choisir, « le paracétamol et les lavages de nez sont vos seuls alliés fiables ». Outre la prise d’antalgique, d’autres conseils peuvent vous aider à guérir plus vitre d’un rhume : se moucher régulièrement en nettoyant les fosses nasales avec du sérum physiologique ou un spray isotonique et si possible, se reposer.
Les sprays hypertoniques, qui accélèrent l’écoulement nasal en cas de nez bouché, permettent de retrouver plus rapidement un certain confort. Ils ne doivent cependant pas être utilisés plus de jours d’affilée en raison de leur richesse en sel. Certaines de ces solutions contiennent aussi des huiles essentielles d’eucalyptus ou de menthe aux actions décongestionnantes, mais non recommandées pour les jeunes enfants et les femmes enceintes ou allaitantes.
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Comment soigner un rhume naturellement ?
Certaines huiles essentielles (donc déconseillées aux jeunes enfants et aux femmes enceintes ou allaitantes) peuvent aussi permettre de se débarrasser d’un rhume naturellement, en réalisant des inhalations. Citons notamment les huiles essentielles de thym, de menthe poivrée (idéale pour stopper naturellement un nez qui coule), d’eucalyptus et de ravintsara. Leurs actions décongestionnante et anti-infectieuse sont encouragées par la vapeur d’eau chaude, qui dilate les petits vaisseaux, permettant à une plus grande quantité d’actifs de pénétrer dans les voies respiratoires. Également recommandées : les huiles essentielles de niaouli et d’arbre à thé (tea tree), aux propriétés immunostimulantes, anti-inflammatoires et anti-infectieuses.
Pour profiter des bienfaits de ces huiles essentielles en inhalation, deux à trois séances quotidiennes de cinq à dix minutes sont recommandées.
Autres plantes intéressantes pour soigner un rhume naturellement : l’échinacée pourpre, le sureau noir ou le pélargomium, à ingérer sous forme d’extrait sec dès le début de l’infection. Le sureau noir peut également être consommé sous forme de tisane de fleurs, tout comme le plantain et les feuilles de sauge aux propriétés stimulantes et désinfectantes, idéales en infusion.
Attention : les huiles essentielles de même que les extraits secs ou infusions de plantes ne doivent pas être consommés par les enfants de moins de 7 ans sans l’avis d’un professionnel de santé. Les huiles essentielles sont également déconseillées aux femmes enceintes, particulièrement durant le premier trimestre de la grossesse.