Si on connaît Fukushima pour le nucléaire, à l’autre bout du pays une île au large de Nagasaki va également devenir célèbre pour l’énergie : Ukujima va accueillir la plus grande centrale photovoltaïque en « solar sharing » du monde.
Solar sharing : une technique éco-pensée autour de la ferme solaire
Le Japon fait partie des pays les plus connus pour le développement du nucléaire. Pas à un paradoxe près, le pays s’engage pourtant cette fois dans un projet d’une tout autre nature : du solar sharing.
Commençons par les bases : qu’est-ce que le « solar sharing » ?
Ce terme, qui n’a pas encore son équivalent en français, désigne un espace partagé, et plus précisément du « soleil partagé« . Le partage concerne des productions végétales et des productions photovoltaïques, dans une même surface. On cultive la terre comme on le fait ailleurs, mais on perche une ferme solaire quelques mètres au-dessus du sol.
Bien entendu on ne cultive pas n’importe quoi puisque le soleil va arriver de manière moins frontale. Cela combat néanmoins l’idée que les centrales photovoltaïques au sol volent de l’espace à la production agricole.
Il s’agit donc de cultiver certaines espèces végétales dont le point de saturation de la photosynthèse est bas : on ne parle pas vraiment de plantes d’ombre mais plutôt de plantes de semi-ombre, comme les épinards, les pommes de terre, les betteraves, les pois, les haricots verts, les radis, les choux, les navets, les rutabagas, les topinambours, les fraises, etc. Cela constitue déjà un bon ensemble.
Des cultures inspirées de la Milpa
Cette technique repose que sur le même principe que la « technique des trois soeurs« , explique Olivier Daniélo pour Techniques-ingénieur.fr. On parle également de Milpa : il s’agit de cultures complémentaires, pratiquées par les Mayas et des ethnies natives d’Amérique du Nord. Souvent il s’agissait de faire pousser en même temps le maïs, le haricot grimpant et la courge, chacune aidant les autres à pousser.
Si cette technique est importante dans les mythologies, elle trouve des échos dans certaines pratiques toujours actuelles. Dans le Sud-Ouest de la France, on cultive de la même manière le maïs avec des haricots (souvent des Tarbais), ces derniers étant moins riches en amidon et donc plus fins.
L’idée est un peu la même avec le solar sharing : on espace les panneaux solaires de manière à laisser passer une certaine quantité de lumière, mais pas trop, de manière à ce que les espèces végétales en dessous poussent correctement. Les structures servent même parfois de tuteur pour les plantes grimpantes, comme le maïs pour les haricots dans les associations de cultures.
L’orientation des panneaux solaires est modifiée selon l’heure par exemple :
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enfin des hommes et des femmesqui réfléchissent à suivre avec intérêt
Belle initiative ! A imiter d’urgence.