Ce mercredi 26 juin, la fête des prix cassés et la valse des étiquettes vont démarrer. Des remises allant parfois jusqu’à -70 % plongeaient autrefois les consommateurs dans une forme de fièvre acheteuse. Hystérie souvent observée par les médias mais bien juteuse pour les marques.
Soldes : la grand-messe du marketing est-elle dite ?
Réduits à 4 semaines depuis cette année, les soldes ne suscitent plus l’enthousiasme d’antan. La faute à l’avalanche de promotions durant toute l’année en magasin ou sur Internet. Mais pas que, les marques produisent en flux tendu et multiplient les collections dans l’année, il y a donc moins d’invendus. Autrefois, les soldes permettaient aux consommateurs de bénéficier de tarifs vraiment avantageux puisque les commerçants pouvaient vendre (en théorie) à perte pour écouler leur stock rapidement.
Entre le black friday, les ventes privées, les ventes flash et les promotions saisonnières, un vêtement sur 2 est vendu en solde ou en promotion. Les consommateurs n’y comprennent plus rien.
Et pire, les prix n’ont plus aucun sens. Certaines marques ont d’ailleurs été épinglées pour avoir augmenté artificiellement leurs prix et pratiqué de faux rabais. Des collections spécifiques sont fabriquées dans des conditions sociales douteuses et dans des qualités moindres pour l’occasion. Les consommateurs ne reconnaissent plus la vraie valeur des choses au grand désarroi des petites marques responsables qui ne peuvent s’en sortir.
La fast fashion se moque des consommateurs et détruit la planète. Selon l’ADEME, chaque année, 5 millions de tonnes de textiles sont mises sur le marché. Sur ce volume, 4 millions sont jetées.
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La course aux bonnes affaires : clichés sexistes et illusion du bonheur !
La défiance sociale ambiante prend ici toute sa mesure, « les soldes, c’est de l’arnaque ». Une arnaque un peu sexiste d’ailleurs. Lorsque l’on évoque les soldes, il n’y a pas de mot pour décrire l’exaltation des femmes prêtent à tout pour obtenir la « petite robe » dont elles rêvaient. Avec force adjectifs qui expriment la pulsion animale et sauvage des soldeuses en goguette le sacro-saint premier jour qui font chauffer la carte bleue.
Les soldes c’est aussi l’illusion du plaisir artificiel de la possession, plus vous achetez plus vous existez. La corde émotionnelle du consommateur finit par se casser, la confiance se rompt.
Le développement des achats d’occasion ou de la revente de produits démontre qu’aujourd’hui les Français·e·s ont d’autres solutions pour acheter moins cher, mais démontre aussi une prise de conscience des consommateurs : le bonheur ce n’est plus avoir plein nos tiroirs comme disait la chanson.