Sommet de Varsovie : hors sujet environnemental

A Varsovie, c’est le choix même de la présidence polonaise qui était bancal au départ.

La Pologne est réputée pour ses positions pro-charbon, et comment lui en vouloir quand on sait qu’elle dépend à près de 90 % de cette énergie. Les syndicats polonais de Solidarnosc sont également des climato-sceptiques confirmés que le dernier rapport du GIEC a laissés insensibles. Difficile alors d’orienter le sommet vers des objectifs ambitieux quand le pays organisateur est si peu enclin à lutter contre le changement climatique.

Jeudi 21 novembre, les ONG s’insurgeaient, dans un communiqué collectif : « La conférence de Varsovie a mis la défense des intérêts des énergies du passé bien avant l’intérêt général des citoyens. Il n’y a plus rien à attendre d’une telle mascarade et les organisations représentatives de la société civile mondiale ont pris la décision de quitter les négociations climatiques afin de consacrer leur temps et énergie à d’autres sujets, comme la mobilisation des opinions publiques pour faire pression sur les gouvernements afin que le climat devienne une réelle priorité de l’agenda politique ». Elles avaient effectivement autre chose à faire.

La position en retrait de la France

Au milieu de tout cela, la France, pays dont on se plait à croire qu’il est l’un des plus actifs en matière environnementale, a fait bien pâle figure.

Mais encore une fois, comment s’en étonner ?

Les compromis du Gouvernement se multiplient depuis quelques mois. Le dossier du nucléaire n’en finit pas de décevoir les écologistes avec l’allongement éventuel de la durée de vie des centrales.

Idem pour le gaz de schiste puisqu’il est même question de délivrer des permis d’exploration dans le bassin parisien alors que la fracturation hydraulique est, du moins c’est ce que l’on nous affirme, interdite.

Confrontée à ses démons internes, la France n’a pas eu la solidité requise pour impulser les échanges et stimuler la rédaction des feuilles de route à ce sommet. C’est donc un coup pour rien et il faudrait être fort optimiste pour croire que les prochaines étapes, la COP20 au Pérou et la COP21 à Paris, seront plus efficaces, car l’inertie est grande. Le bilan est maigre et se fait sur un accord a minima :

Les 2 principaux points de l’accord de Varsovie

– Vers l’accord de 2015 à Paris : Le texte « invite toutes les parties à lancer ou intensifier leurs préparations sur les contributions qu’elles entendent soumettre, sans préjuger de leur nature légale » dans l’accord de 2015, et à » les communiquer bien à l’avance » de la conférence de Paris, (d’ici le premier trimestre de 2015 pour les parties qui y sont prêtes) ».- Aide financière aux pays du Sud : Il est demandé aux pays développés de « continuer à mobiliser de l’argent public, à des niveaux supérieurs » à ceux de l’aide d’urgence décidée pour 2010-2012, soit 10 milliards de dollars par an.

(1) Le charbon représente la 2ème source d’énergie primaire (Pétrole : 34,3 % ; Charbon : 25,1 %). 75 % de la production mondiale de charbon sont transformés en électricité dans des centrales thermiques (500 g. de charbon environ par kW/h d’électricité).

Les émissions de CO2 par type d’énergie : Nucléaire : 19 kg équivalent carbone par tonne équivalent pétrole / Éolien : 32 équivalent carbone par tonnes équivalent pétrole / Solaire photovoltaïque : 316 équivalent carbone par tonne équivalent pétrole / Gaz Naturel : 651 kg équivalent carbone par tep / Pétrole – essence : 830 kg équivalent carbone par tep / Diesel – fioul : 856 kg équivalent carbone par tep / Charbon : 1123 kg équivalent carbone par tep