Alors que les périodes caniculaires se succèdent, conséquences tangibles du réchauffement climatique, les Français souffrent indiscutablement de la chaleur. Bien que notre situation ne puisse pas être comparée à celles des habitants résidants dans les parties du monde les plus impactées par les températures caniculaires, le thermomètre dans nos logements le prouve : la chaleur est au rendez-vous. En témoigne une étude menée en 2021 par l’entreprise France Energie, fabricant de pompes à chaleur, avec l’institut de sondage OpinionWay. Celle-ci révèle que seuls 11 % des Français vivent bien les épisodes de fortes chaleurs dans leur logement.
La moitié des Français souffrent de la chaleur dans leur logement
Parmi les populations, les jeunes seraient les plus exposés à la chaleur dans leur habitation, puisque 53 % des 18-34 ans déclarent souffrir des températures excessives dans leur logement, contre 27 % pour les plus de 50 ans. Sans grande surprise, les habitants de villes sont ceux qui ressentent le plus la chaleur chez eux, surtout les citadins vivant en appartement. Ainsi, 48 % des Français habitant dans un appartement déclarent souffrir de la chaleur, contre 31 % des foyers installés dans une maison. Enfin, une personne sur deux rapportant souffrir de la chaleur chez elle est locataire et non propriétaire de son logement. La localisation du logement joue évidemment pour beaucoup, puisque les habitants du Sud-Est sont 46 % à affirmer souffrir régulièrement des vagues de chaleur, contre 25 % des résidants du Nord-Ouest. Et mauvaise nouvelle, la France se réchauffe plus vite que la moyenne mondiale…
Cette même étude s’est aussi intéressée aux solutions pour lesquelles ont opté les Français déclarant subir la chaleur dans leurs habitations. Plus de la moitié des sondés (59 %) rapportent mettre en route un ventilateur lorsque les températures intérieures ne leur semblent plus supportables. 22 % disent avoir équipé leur logement d’un climatiseur et le brancher durant les épisodes de fortes chaleurs. Cela signifie-t-il pour autant que seuls 22 % des foyers français sont équipés de la climatisation ?
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Combien de Français possèdent un climatiseur ?
Début juin 2022, Amélie de Montchalin, ministre de la Transition écologique, était interrogée sur l’impact environnemental de la climatisation. Sur LCI, elle insistait alors sur le besoin de rénovation énergétique des logements, tout en appelant les Français à faire preuve de sobriété vis-à-vis de la climatisation. « D’abord je crois que beaucoup de Français n’ont pas de climatiseurs chez eux », affirmait la ministre, tout en affirmant vouloir mettre fin aux passoires thermiques par la construction de logements mieux isolés.
Si en effet, une meilleure isolation des logements permettrait a priori de se passer de climatisation, la part de Français équipés d’un climatiseur serait toutefois en hausse constante, selon les données de l’ADEME, l’Agence de l’Environnement et de la maîtrise de l’énergie. Une enquête réalisée par CODA Stratégies auprès de 800 ménages durant l’été 2020 a révélé que 25 % des foyers français possédaient la climatisation. La moitié étant équipée de climatiseurs fixes (accrochés au mur), l’autre disposant de climatiseurs mobiles.
Le détail permet également de se rendre compte, là aussi sans grande surprise, que le nombre de foyers équipés de la climatisation varie en fonction du lieu d’habitation. Ainsi, 47 % des résidants du Sud-Est et de la Corse ont un climatiseur, contre seulement 11 % des Bretons. En outre, le sondage rapporte que la majorité des climatiseurs ont été installés par des propriétaires de maison. La ministre de la Transition écologique a donc raison d’affirmer que peu de Français possèdent une clim’ chez eux, néanmoins, le chiffre est en augmentation ces dernières années. En 2016, seuls 14 % des ménages en étaient équipés, contre 25 % en 2020. Cette année-là, précise l’ADEME, plus de 800 000 climatiseurs ont été vendus en France, contre une moyenne d’environ 350 000 appareils par an. Une hausse de la vente de clim’ qui est une conséquence directe, selon l’Agence de l’Environnement, de la multiplication des épisodes caniculaires ces dernières années.
Qu’en est-il dans les autres régions du monde ? Dans un rapport de 2018, l’Agence internationale de l’énergie rapportait que le parc mondial de climatiseurs dans les bâtiments était de 1,6 milliard et que ce chiffre pourrait grimper à 5,6 milliards d’unités, d’ici 2050. D’ici 2040, les usages pourraient même être multipliés par 16 dans certaines régions du monde comme le Mexique, l’Inde, l’Indonésie et le Brésil, rapportait une autre étude de novembre 2021, coordonnée par Enrica De Cian, professeur d’économie de l’environnement à l’université Ca’ Foscari de Venise. En clair : le monde n’a pas fini de s’équiper de climatiseurs.
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Climatisation : quel impact sur l’écologie ?
L’ADEME estime que désormais, « la climatisation pèse de manière significative dans les consommations d’énergie nationales et dans les émissions de CO2 » de la France. En additionnant les clim’ installées chez les particuliers et dans le secteur tertiaire, la « climatisation de confort » est à l’origine de 5 % des émissions de CO2 du bâtiment, souligne l’Agence de l’Environnement, qui rappelle ainsi que les climatiseurs ne sont malheureusement pas dénués d’impact écologique. En premier lieu parce qu’ils consomment de l’électricité et notamment en été, période durant laquelle les centrales nucléaires sont généralement en maintenance, puisque la demande électrique est censée être moindre qu’en hiver. En outre, les climatiseurs contiennent des fluides frigorigènes qui « contribuent fortement à l’émission de gaz à effet de serre », explique l’ADEME.
Autre problème majeur lié au fonctionnement même de la clim’ : le fait que l’air chaud soit rejeté à l’extérieur du logement. Comme l’explique une étude du CNRS et de Météo France, publiée en janvier 2012 dans la revue International Journal of Climatology : « l’une des conséquences des îlots de chaleur urbains en été est une utilisation accrue de la climatisation dans les zones urbanisées, qui, en refroidissant l’intérieur des bâtiments, libère de la chaleur résiduelle dans l’atmosphère ». Conséquence : l’augmentation des températures en ville et donc… de l’utilisation des climatiseurs dans les logements urbains. En clair : un cercle vicieux. Le détail de cette étude permet de comprendre les risques de l’utilisation des climatiseurs en ville, où selon les chercheurs, la température pourrait augmenter de 2 degrés rien qu’en raison de la climatisation.
Si le futur de l’humanité semble, pour l’heure, lié à celui de l’essor des climatiseurs, la climatisation du futur pourrait toutefois être plus écologique, à l’instar de la climatisation solaire. Pour cela, encore faut-il disposer d’une surface de panneaux solaires suffisante pour faire fonctionner un climatiseur en plein été. Autre solution plus écologique en matière de refroidissement de l’air : le rafraîchisseur d’air évaporatif, dit RAE (ou bio climatisation). Un dispositif basé sur l’évaporation de l’eau pour refroidir une pièce.
Enfin, appliquer a minima certaines bonnes habitudes pour refroidir son intérieur quand il fait chaud à l’extérieur permet de se passer de clim’, quand bien sûr les températures ne sont pas caniculaires. Car force est de constater que dans certains logements, la chaleur peut vite devenir étouffante et dès lors, dur de résister à la tentation d’allumer le climatiseur… Reste alors un geste important pour limiter l’impact environnemental d’une telle installation : régler son climatiseur sur 26 degrés et pas en dessous, comme le recommande le gouvernement.
Chez vous – ou au travail -, avez-vous pour habitude d’utiliser la climatisation en été ? Nous vous laissons la parole.
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bonjour, Pas de clim à la maison, mais j’envisage une PAC AIR/AIR principalement pour chauffer l’hiver et limiter l’usage du mazout. mais je ne l’utiliserais guère l’été, pas plus d’une vingtaine d’heure si vraiment on ne peut plus tenir, mais ça restera raisonnable, pas au dessous de 25°, car à cette température ça va.
Pour la voiture, on utilise tout à peine la clim dans les embouteillages en plein soleil, mais on limite.
Il est vrai qu’il y a de l’abus avec la cim.
LHOOQ
D’abord BRAVO et félicitations à celles et ceux qui peuvent se passer de clim, par la volonté et/ou leur bonne santé. Surtout, profitez tant que vous pouvez. Hélas, nous ne pouvons plus… Cependant, dans notre appart de 1985 non isolé (on a enfin voté pour la rénovation énergétique pour passer de « F/G » à D…) plein sud-ouest en ville, nous faisons sans clim comme « Martial », avec des ventilateurs, gants eau fraîche et boissons fraîches. Si possible, on évite les heures les plus chaudes pour nos déplacements, donc la clim dans notre Yaris Hybride.
Après la réno-énergétique, nous ferons installer une Pompe à Chaleur air-air réversible dans la pièce principale (ok vote AG 2020); non seulement pour le chauffage et la « clim » mais aussi faire qlqs économies avec les augmentations des tarifs électricités constatés et à venir. Nous espérons ainsi pouvoir dormir un peu mieux, au-moins sur le canapé ou dans un fauteuil.
Portez vous bien
J’utilise depuis 2 ans des clims fixes réversibles au R32 ( dérivé du propane donc avec un indice de réchauffement limité ) que j’utilise surtout l’hiver en remplacement de ma chaudière fuel, la fonction clim tourne en période de canicule c’est a dire 30 jours par an a peu près ou les températures ne redescendent pas suffisamment la nuit.
A l’année mon budget chauffage ( plus clim ) me coute 1100 euros contre 2300 avec le fuel ( ou 4000 si j’avais du faire rentrer du fuel cette année )
Cette installation m’a couté 10000 euros pour 5 pieces , avec une PAC et la neutralisation de la cuve fuel obligatoire si je démonte la chaudière fuel j’arrivais a 25 000 euros ( aides comprises ) dont 9000€ pour la neutralisation et le démontage de la cuve fuel qui n’est éligible à aucune aide !
J’utilise la clim dans la voiture car ne pas l’utiliser endommage le circuit ( les joints ne sont plus lubrifiés et se craquellent ) ce qui est la garantie de balancer TOUT le gaz dans l’atmosphère ! sans compter le risque de gripper le compresseur et de casser la courroie accessoire avec de grosses réparation à la clé.
Renforcer l’isolation de ma maison par un doublage extérieur et un renforcement de l’isolation du toit ce qui nécessiterait de changer aussi les tuiles me couterait entre 47 et 67 000 euros ( aides déduites ) évidement je ne peux pas ….
Ce que beaucoup ne comprennent pas c’est que les aides ne couvrent que très partiellement les travaux de rénovation énergétiques, on fait donc comme on peut.
Je n’ai pas de clim chez moi mais dans ma voiture j’ai la clim que je n’utilise JAMAIS , très mauvais de sortir du frais qu’il y a dans la voiture pour aller à la chaleur à l’extérieur . Quand il fait trop chaud chez moi je ferme les volets et je place un drap mouillé accroché à la tringle de rideaux devant les fenêtres . Dans ma voiture j’ouvre un peu les fenêtres. Quand je vois tous ces véhicules dont la clim fonctionne à plein régime , c’est là que je me dis que que pour certaines personnes le prix de l’essence n’a pas l’air de les déranger !
Agnes2750, où étaient les 40/41°C prophétisés par météofrance pour CETTE journée, 5 degrés d’écart, c’est énorme et inadmissible cela a un nom cela s’appelle de la propagande.
En Normandie les rares fois où j’utilise la climatisation pour désembuer ou dégivrer mon pare brise, jamais quand il fait chaud
Climatisation en Normandie, n’importe quoi, aucun intérêt
Normandie ou ailleurs, les régions sont toutes concernées par les pics de chaleur.
samedi 18, nous avions 37° à l’ombre !
Et combien de personnes utilisent la clim dans leur voiture, même en Normandie ?
pas de clim à la maison, et je la refuse dans la voiture !