Si en mars 2023, l’inflation semble reculer quelque peu sur les prix de l’énergie, c’est malheureusement loin d’être le cas dans le domaine de l’alimentation, impacté de plein fouet par une hausse des prix conséquente. D’après les calculs de 60 Millions de Consommateurs, les produits de grande consommation (tels que l’alimentation et l’hygiène-droguerie) sont les principaux contributeurs à l’inflation, avec une augmentation de 19 % en mars par rapport à l’année précédente.
Une inflation alimentaire à un niveau historiquement élevé
Bien que l’inflation totale ait légèrement diminué à 7 %, par rapport aux 7,7 % du mois dernier, elle reste à un niveau historique élevé pour ce qui est de l’alimentation. Les principaux acteurs de la grande distribution (Auchan, Casino, Carrefour, Intermarché et Système U) ont annoncé des paniers anti-inflation, qui ne concernent que leurs marques propres (représentant 20 à 30 % du panier moyen). Toutefois, il semble que ces initiatives relèvent davantage d’une stratégie commerciale que d’une véritable lutte contre la hausse des prix, dénonce également 60 Millions de Consommateurs.
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Mauvaise nouvelle : l’Insee prévient également que la hausse des prix dans l’alimentaire va continuer au cours du premier semestre, atteignant probablement une augmentation de 15,4 % sur un an, en juin 2023. Cette tendance est notamment due à l’augmentation des marges des entreprises. Même si l’État tente de faire pression sur les principaux acteurs de l’alimentaire, l’Insee confirme bien que les entreprises agroalimentaires ont amélioré leurs marges, profitant ainsi d’un effet d’aubaine. En 2021, ces entreprises avaient réduit leurs marges, mais en 2022, elles les ont bien augmenté en partie grâce à un effet de rattrapage, contribuant ainsi à la hausse des prix de vente. En parallèle, la hausse des salaires n’a eu qu’un impact très limité sur les prix de l’alimentaire, estime Julien Pouget, chef du département de la conjoncture.
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Une diminution de 7 % du pouvoir d’achat des ménages : les personnes modestes en grande difficulté
En clair, le pouvoir d’achat des Français baisse, tandis que les entreprises de l’agroalimentaire profitent d’une augmentation de leurs marges… En première ligne face à l’inflation : les ménages les plus modestes, les premiers à vaciller. L’inflation progresse ainsi plus rapidement que les revenus des Français, entraînant une diminution de 0,7 % du pouvoir d’achat des ménages au cours du premier semestre 2023. Les Français les plus précaires sont les plus durement touchés, car l’alimentation représente une part plus importante de leur budget, avertit l’Insee ; le panier de consommation variant d’un ménage à l’autre.
Puisqu’il faut bien continuer à manger, les consommateurs sont contraints de s’adapter, quitte à renier sur l’équilibre alimentaire. En début d’année, la hausse des prix pour la viande atteignait les 15 %, et même 19 % pour le lait, le fromage et les oeufs… Quant aux légumes et aux fruits, l’inflation est également de mise. Résultat : les Français consomment beaucoup moins de fruits et légumes qu’auparavant, avec une quantité trois à quatre fois inférieure par rapport aux années 1960. Cette tendance à la baisse concerne tous les secteurs, qu’il s’agisse de produits frais, congelés ou en conserve.
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Les ménages les plus précaires contraints de se priver d’un repas quotidien
Autre conséquence de l’inflation alimentaire en France : lorsqu’ils parviennent à acheter des fruits et légumes, les ménages ne tiennent pas compte de leur saisonnalité, ni même de leur qualité ou de leur provenance : seul le prix compte, comme le révèle une étude Ifop réalisée pour “La Tablée des chefs” et publiée dans Le Parisien le 8 avril dernier.
Pire, selon ce même un sondage réalisé du 2 au 8 mars, auprès de 1 007 Français, un peu plus de la moitié d’entre eux (soit 53 %) ont réduit la quantité de nourriture dans leurs assiettes, tandis que 42 % rapportent même devoir sauter un repas dans leur journée. « Désormais, ce sont sur les besoins essentiels que se font les arbitrages d’une partie des Français », constate le directeur du département opinion publique à l’Ifop.
Dans pareil contexte, qu’en est-il pour vous, parvenez-vous à manger équilibré, ou bien l’inflation vous contraint-elle à revoir à la baisse vos habitudes alimentaires ?
L'inflation alimentaire vous empêche-t-elle de manger équilibré ?
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