Au Sri Lanka, neuf plantations de thé, dites équitables, sont accusées de violer le droit du travail.
De folles retenues sur salaires
S’il faut même se méfier du thé équitable… Deux labels, Rainforest et Fairtrade, sont au coeur de la polémique, du fait des conditions de travail au sein de neuf plantations dites équitables, au Sri Lanka(1). En effet, les employeurs n’y respecteraient pas les droits de leurs salariés, alors que les labels de commerce équitable sont censés vérifier les conditions de travail in situ.
Or, leur témoignage ainsi que leurs fiches de paie prouvent que certains employeur peuvent retenir jusqu’aux trois quarts de leur salaire, entre remboursement de dettes, avance sur salaire voire amendes pour retard ou cueillette insuffisante. Si, dans le système post-colonial du pays, les retenues sur salaire sont légales, elles ne le sont pas dans de telles proportions.
Troisième producteur au monde
Face à ces informations, le label équitable Fairtrade a décidé de lancer un audit de ces plantations confié à l’entreprise de certification Flocert. Seul bémol : s’il s’avérait négatif, ces plantations sri-lankaises se verraient alors retirer leur certification « équitable ». Mais ce sont les salariés qui en pâtiraient, en perdant la prime de développement censée être versée par les acheteurs de thé. Elle est d’un montant de 50 cents de dollar par kilo quand la récolte est vendue sous label équitable, et de 1,10 dollar par kilo lorsque le thé est certifié bio.
Le Sri Lanka est le troisième plus gros producteur de thé, derrière la Chine et l’Inde. Les grands noms du thé, tels que Unilever (propriétaire de PG Tips et Lipton) ou Tetley (propriété de l’Indien Tata Global Beverages) disent désormais attendre les résultats des investigations de la Rainforest Alliance.
Illustration bannière : Femmes travaillant dans une plantation de thé – © Rawpixel.com
A lire absolument