Ces substances que nous cache… Le kebab

Quelques crudités, un pain rond ou une galette, servis avec une sauce et bien souvent des frites et de la viande, généralement de très basse qualité. Y a-t-il réellement des raisons de douter et d’être prudent face au kebab ?

Rédigé par Vincent, le 17 Jul 2019, à 16 h 40 min
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Le kebab, fast-food préféré des Français

En France, environ 12 kebabs sont vendus chaque seconde ! Ce qui fait de la France le second pays le plus addict à ce sandwich, après l’Allemagne. Depuis quelques années, le kebab connaît d’ailleurs une montée en gamme. De quoi faire émerger des enseignes qui tirent le marché vers plus de qualité.

Signe de ce succès, la concurrence qui se fait sentir dans le milieu avec un début de montée en gamme, avec plus de transparence et de nouveaux systèmes de distribution, comme le drive. 

kebab

Viande de kebab © Shanti Hesse

Le kebab : un succès malgré une réputation parfois sulfureuse

Pourtant, comme chez McDonald’s, le contenu des kebabs est souvent considéré, parfois par les consommateurs eux-mêmes, comme un repas peu équilibré, très calorique et pas toujours fiable en termes de qualité des ingrédients.

Cette suspicion concerne surtout la viande, agglomérée en bloc (des « broches ») et à la dénomination simple : « boeuf », bien que ce soit souvent du veau, ou alors « poulet », dont l’aspect est souvent sous forme de lamelles de viandes marinées et épicées, et généralement d’aspect encore plus gras.

On se souvient également de l’affaire de la viande de cheval retrouvée dans des lasagnes, et à deux autres affaires de 2011, alors que deux personnes succombaient des suites d’intoxications alimentaires après avoir consommé un kebab à Chartres pour l’une, et un repas dans un Quick d’Avignon pour l’autre.

Kebab, les crudités et la sauce

Les crudités habituelles, salade, tomates, oignons, sont-elles issues de l’agriculture raisonnée d’un producteur local ? Il y a peu de chance.

sauce kebab samourai ogm

Sauce « samouraï » distribuée dans de nombreux établissements

Les sauces, elles aussi, contiennent leur lot de substances de type OGM ou huile de palme. Notamment depuis l’arrivée d’une multitude de sauces, comme cette sauce Samouraï présentée ci-contre.

Peut-être vaut-il mieux rester sur les classiques : sauce blanche, mayonnaise ou ketchup.

Quelle viande dans une broche à kebab ?

Pour la majorité des fournisseurs de broches de kebab congelées, la viande utilisée est 100 % dinde, 100 % veau ou des mixtes, dinde-veau, parfois boeuf, à base de morceaux ou sous forme hachée.

Plusieurs reportages télé ont montré que c’est d’Allemagne qu’est importée la plus grande partie des pains de viande à kebab. Or, le niveau de contrôle du marché allemand est si bas que la qualité et les prix sont très bas. Une caméra cachée dans une usine à kebab près de Berlin a montré des conditions d’hygiène désastreuses. C’est pour contrer cette filière de piètre qualité que se sont ouvertes des usines en France, plus chères, mais plus fiables.

L’agneau, initialement utilisé dans la préparation, est sorti du circuit, ne correspondant pas vraiment au goût occidental (l’agneau à un goût plus fort et a tendance à noircir rapidement au contact de l’air).

Et pour lier les morceaux entre eux, retenir le jus et s’assurer une cuisson homogène, les fabricants peuvent désormais ajouter des phosphates dans la viande.

Lire aussi : Les eurodéputés votent l’autorisation des phosphates dans les kebabs

Il est encore possible de trouver des artisans-kebab, qui constituent leur broche en forme de gros cône chaque jour, avec des morceaux d’agneau ou de boeuf, mais ils sont de plus en plus rares, la majorité se fournissant chez des grossistes en broches surgelées.

La recette originale du kebab

Pour la recette originale, il convient de trancher très finement des lamelles de mouton ou de veau, d’en ôter gras et nerfs, et de les faire mariner dans un mélange d’épices, d’huile d’olive et de lait pendant 24 h.

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Tous les kebabs ne se valent pas © Igor Dutina

Ensuite, il suffit de les empiler sur la broche, à 15-20 cm du feu, et de laisser la viande cuire doucement.

Kebab – Le saviez-vous ?

En turc, Kebab signifie « grillade » et döner « tournant ».

La fameuse broche verticale serait apparue dans l’Empire ottoman, au XIXe siècle (1867) dans le restaurant Iskender Kebap, à Bursa.

Le kebab original en sandwich fut inventé à Berlin en 1971, par un immigré turc, Mehmet Aygun.

La journée mondiale du kebab est célébrée chaque année le 2e vendredi du mois de juillet : en 2019, elle est donc tombée le 12 de ce mois.

Les kebabs soumis à une obligation de contrôle sanitaire

En 2007, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), s’est penchée sur le respect des normes hygiéniques dans les fast-foods de type Döner kebab ou sandwicherie.

Selon ce rapport, l’hygiène était « non-conforme » dans 61,5 % des établissements français. L’enquête concernait 1.133 sandwicheries, c’est-à-dire des sandwicheries traditionnelles, des boulangeries, et des « restaurants orientaux vendant des kebabs ».

En première ligne, les observations suivantes :

  • « méconnaissance des règles d’hygiène en restauration »
  • « dénominations des viandes utilisées souvent incorrectes ou absentes »
  • « aliments stockés directement au niveau du sol »
  • « blocs de viande laissés en place entre deux services »

Des étiquetages à revoir

La même instance a publié en juin 2015 un rapport sur la composition des produits à base de viande et des produits de charcuterie dans 727 établissements.

Les kebabs analysés ont été préférentiellement prélevés chez les fabricants et distributeurs, même si la majorité des prélèvements concernaient des merguez et des produits de saucisserie fraîche. « L’analyse ADN a fait apparaître la présence d’espèces animales non annoncées ou non autorisées », expliquait la DGCCRF, ajoutant que « l’étiquetage des kebabs valorisait généralement la présence de veau alors que la volaille était en quantité supérieure. Dans les établissements de restauration rapide, l’absence d’affichage des espèces animales entrant dans leur composition a également été observée ».

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Une viande d’origine parfois douteuse © Andre Bonn

Il s’agit bien sûr de cas isolés parmi des milliers de sandwichs consommés en France. Mais le problème est le manque de législation et de contrôle qui peut provoquer un certain laxisme voire de l’ignorance face au respect des règles d’hygiène.

Une formation à l’hygiène alimentaire obligatoire depuis octobre 2012

Alors, suite aux actualités dramatiques de 2011, la législation s’est finalement renforcée, instaurant au 1er octobre 2012 l’obligation d’avoir au moins une personne formée à l’hygiène alimentaire. Cette formation, de 14 heures, permet d’identifier les sources de contamination des aliments et de les prévenir, à prendre conscience des dangers dus à une insuffisance hygiénique et aux normes nationales et européennes. En cas de contrôle, les gérants seront tenus de présenter ledit document aux inspecteurs.

Choisir le bon kebab

Pour le moment, un kebab se choisit sur plusieurs critères plutôt subjectifs : l’aspect général de la salle, l’odeur, l’aspect de la viande, des crudités et des sauces. Ensuite vient le test du goût. La plupart du temps ça se passe bien, mais parfois la mauvaise surprise est insidieuse.

Lors de festivités citadines, fête de la musique, braderies, etc., les stands de vente alimentaire en extérieur, sont à pratiquer avec une certaine prudence. Par exemple vérifier qu’un groupe électrogène est présent pour alimenter les frigos…

kebab

Kebab à emporter, une habitude des Français © Jelena990

Le kebab monte en gamme !

Un kebab se choisit à la confiance pour le moment. Mais il est vrai également que ce type de restauration connaît un engouement certain en France. Il inspire même des carrières. Après les premiers kebabs-drive, un centre de formation, la Kebab Academy, visant à l’obtention du diplôme de « Maître Kebabiste » en trois jours, a ouvert ses portes à Saint-Lô dans la Manche. Au programme, hygiène, matériel, recettes, gestion, marketing et communication.

Le kebab a souvent été identifié comme étant de la malbouffe, mais aujourd’hui, la concurrence féroce du marché, pas seulement du kebab, mais de ce que l’on pourrait appeler le « snack haut de gamme », entraîne une recherche de qualité et de fidélisation du client à une marque, une valeur sûre en somme.

Aujourd’hui certains chefs étoilés ont même réservé au kebab une place de choix sur la carte de leur restaurant gastronomique.En 2011, un kebab avec des feuilles d’or, du safran ou de l’agneau de lait a même été vendu pour 835 euros, un record pour ce produit (le homard n’a qu’à bien se tenir !) À Paris, le kebab « Grillé » propose un pain bio et des frites préparées sous vos yeux, ainsi qu’une viande de veau d’origine française. À Saint-André-lez-Lille (Nord), le kebab Le Pacha a été sacré meilleur kebab de France pour l’année 2022 ! Un gage de qualité.

Qu’on se le dise : le kebab, ce n’est pas que de la junk food.

Article republié.
Illustration bannière : que cache le kebab ? ©Shutterstock.



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36 commentaires Donnez votre avis
  1. je préfère un jambon beurre une choucroute je mange de tous mais je ne bouffe pas de cela

  2. Longue vie aux kebabs, n’en déplaise aux fachos, charles martel est mort les kebabs sont parmi vous 😀

    • Le mec qui te sert un kebab te serre aussi la paluche après avoir pissé sans se laver les mains. Selon les spécialistes, c’est ce qui donne le goût à la viande. Vérifiez que la poignée des wc est bien grasse, c’est gage de qualité.

  3. darren se balade

  4. oà’è_(rèçol

  5. C’est un site pour facho ou afférent à la bouffe…

  6. BOYCOTT
    C’est la seule réponse, tant pis pour le 1% d’artisans sérieux ils devraient se regrouper pour faire un label
    Un bon sandwich jambon beurre chez le boulanger que je connais, avec une tomate à la croque-au-sel et quelques jeunes pousses de salade ou d’épinards, c’est bien meilleur.
    Bonne journée

  7. BOYCOTT
    C’est la seule réponse, tant pis pour le 1% d’artisans sérieux ils devraient se regrouper pour faire un label
    Un bon sandwich jambon beurre chez le boulanger que je connais, avec une tomate à la croque-au-sel et quelques jeunes pousses de salade ou d’épinards, c’est bien meilleur.

  8. Dans cet article on ne fait pas allusion au fait que la viande est halal puisque le kebab vient de la cuisine arabe. Que ce soit mauvais au point de vue nutritionnel, tout le monde s’en doute, mais il faut insister sur le risque sanitaire lors de l’abattage de la bête égorgée dont le contenu de l’estomac peut se répandre sur la viande. Désormais les carcasses de boeuf et de mouton sont passées à l’acide lactique comme les poulets élevés industriellement sont passés à la javel. C’est le même souci pour les hamburgers. Rappelons nous que 2 personnes sont mortes intoxiquées par la bactérie E coli après avoir consommé un kebab et un Q.burger.

  9. faites vos à manger avec des produits locaux c’est moins cher meilleur pour la santé , pour notre terre et sa contribue à l’économie des vos régions .

  10. Généralement les végératiens ne mangent pas du Subway et favorise une alimentation locale et de saison, sinon a quoi bon prendre des engagements sur la qualité de la nourriture. Moi même je suis végétarien, et connaissant d’autres Veget’ je peux assurément dire que vis à vis mon expérience personnelle et sociale, les Veget’ font plus attention à la qualité de la nourriture ainsi qu’a leur provenance.

    De plus je ne pense pas que le meutre de petits pois reconnu moralement comme un crime (en revanche je te l’accorde les produits vététaux ne sont pas tous viable et dans une dynamique d’éco-conso).

    A chacun sa manière de consommer, mais nul ne dois ingorer les impacts de ses choix. Pour finir, en matière d’alimentation, je pense que le prix et le temps passé à choisir des produits sains – pour la planète comme pour nous – ne sont pas des éléments à négliger dans notre vie de tous les jours.

  11. Je me demande ce qui est le mieux: un vrai kebab « artisanal », fais par un petit restaurateur, mais préparé dans des conditions douteuses, ou un kebab industriel mais bourré de gras et de produits chimiques ?

  12. Je dirai… Apprends à lire mieux 😉

  13. Ah tous ces bobos/gogos qui se régalent de nourriture exotique quand il existe des plats autochtones qui font la réputation de la gastronomie française !!!

    • gastronomie française = 20€ (et encore) < snack = 3€
      On a pas tous les moyens de se faire péter la panse mais au moins on prend du plaisir à le manger. Idiot?

  14. Berk, viande de mauvais choix, agglutinée, tout gras, et pas de respect sanitaire, chaîne du froid etc. Berk !

    • ouais mais les gens aiment bien bouffer de la merde mon ami ^^

  15. J’ai regardé il y a quelque temps une émission à la télé sur la fabrication de kebab et la vente, je peux vous dire après avoir vu les conditions d’élaboration et la viande qui est mise dans cette ‘saloperie’ je ne suis pas prêt d’en manger, de plus certain restaurant rapide ne respectent même les normes d’hygiène pour le préparer,quant on voit qu’ils sont capable de le congelé pour le resservir plus tard alors qu’ils l’on acheté déjà congelé…. et j’en passe.

  16. Hm, ça existe pas le « porc halal »…

    • C’est pas du porc halal, c’est du porc dans le kebab là où c’est prétendument halal.

  17. faut juste demander l’option falafel, boulette de poischiches!
    pas de risque pour la santé, c’est 100% végétal!

    • +1 🙂

    • Comme si le végétal était 100% sans risque pour la santé… Allez voir ou sont « fabriqués » les légumes qui servent dans les fameux « subway »… On reparlera de la santé des gens qui y travaillent aussi…

    • Tu sais ton falafel et tes boulettes pois chiches, on les recongèle pour te les re-décongeler après… C’est tout aussi dégueulasse 😉

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