Au moins 1.800 milliards de dollars de subventions publiques, soit 2 % du PIB mondial, sont à l’origine chaque année de destructions d’écosystèmes et extinctions d’espèces, pointent les deux organisations.
Des milliards de dollars de subventions incompatibles avec le développement durable
L’impact des subventions accordées par les gouvernements aux entreprises n’est pas exclusivement positif. Certaines des subventions sont mal conçues et bénéficient aux entreprises qui, par leurs activités, contribuent à la destruction de l’environnement. D’après l’estimation du mouvement The B Team (composé de dirigeants et anciens dirigeants de grandes entreprises) et de la coalition Business for Nature (qui rassemble 70 ONG oeuvrant pour la préservation de l’environnement), ces subventions préjudiciables à l’environnement se montent à 1.800 milliards de dollars par an.
Les deux organisations pointent les subventions qui encouragent soit une production incompatible avec le développement durable, soit une consommation très émettrice de CO2. Dans les deux cas, ces activités précipitent l’épuisement de ressources naturelles et la dégradation d’écosystèmes.
Les carburants fossiles, le secteur le plus subventionné par les gouvernements
D’après l’estimation des deux organisations, les carburants fossiles captent 640 milliards de dollars de subventions par an (précipitant le réchauffement climatique, la pollution de cours d’eau et l’affaissement des sols) ; l’agriculture, 520 milliards de dollars (accélérant l’érosion des sols, la pollution de cours d’eau et la déforestation) ; l’utilisation d’eau douce incompatible avec le développement durable, 350 milliards de dollars (accentuant la pollution de cours d’eau et posant un risque pour les écosystèmes aquatiques) et l’exploitation forestière, 155 milliards de dollars (occasionnant la perte d’écosystèmes et d’habitats pour la faune). S’y ajoutent 90 milliards de dollars par an de subventions à d’autres secteurs ayant un impact négatif sur l’environnement tels que la construction, les transports et la pêche.
Comme l’expliquent The B Team et Business for Nature, la préservation de l’environnement est dans l’intérêt des entreprises elles-mêmes. Les entreprises dépendent en effet du vivant à chaque étape de leur chaîne de valeur. Et pourtant, les deux organisations estiment que 44.000 milliards de dollars de produit mondial brut (soit plus de la moitié de la richesse créée par les entreprises à travers le monde) sont menacés du fait de la disparition d’écosystèmes. Avec un groupe fondé par le PDG du groupe Virgin, Richard Branson, encore bien loin d’être exemplaire en matière environnementale, on espère aussi que ce rapport donnera des idées aux dirigeants impliqués pour mieux cibler leurs investissements.
Illustration bannière : Trop de subventions contribuent à la destruction de l’environnement – © Zoran Zeremski
A lire absolument
Et les 100 milliards de subventions annuelles françaises à l’éolien et au solaire qui servent au massacre annuel de 250 000 chauves souris?