Suivre le regard d’une personne pour repérer un éventuel trouble cognitif, les neurologues utilisent déjà cette méthode. Mais jusqu’ici, aucun dispositif informatique permettant de quantifier les anomalies dans les mouvements oculaires n’existe.
L’oculométrie, un champ scientifique déjà amplement exploré
L’« eye tracking », ou « oculométrie », son nom scientifique, est une technique qui existe depuis longtemps. Certains annonceurs et médias s’en servent pour savoir sur quels points les personnes posent leur regard en premier, ou durant plus longtemps. Mais qu’en est-il de ses applications dans le milieu médical ? Si aucun dispositif n’a démontré à ce jour sa robustesse sur le plan scientifique, des recherches dans ce domaine se poursuivent, y compris pas loin de chez nous, en Belgique.
Au sein du Centre Européen d’Entreprises et d’Innovation, un accélérateur de start-ups situé à Louvain, la jeune pousse P3lab développe sa solution baptisée « NeuroClues ». Le but : rendre possible un diagnostic précoce de maladies neurodégénératives.
La solution théorisée par NeuroClues est toujours en phase de développement. Et, bien entendu, les études cliniques n’ont même pas commencé. La start-up espère néanmoins pouvoir obtenir des résultats probants, ce qui lui permettrait de décrocher un agrément de la part des autorités de santé. Car la base scientifique quant au lien entre des anomalies de mouvements oculaires et des maladies neurodégénératives existe : 110.000 études scientifiques ont été réalisées sur ce sujet ces dernières décennies.
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Vers des diagnostics précoces des maladies d’Alzheimer et de Parkinson ?
NeuroClues promet deux avantages aux professionnels de santé qui feront le choix d’utiliser sa solution : d’une part, mieux quantifier le diagnostic, le chiffrer d’une manière plus précise. D’autre part, permettre d’identifier un trouble mental jusqu’à cinq ans plus tôt par rapport à ce que permettent les méthodes existantes.
Devraient être concernées des maladies comme la sclérose en plaques, les lésions cérébrales traumatiques, la maladie d’Alzheimer ou encore la maladie de Parkinson.
L’appareil développé par NeuroClues aura aussi l’avantage de ne pas être encombrant. Il ne nécessitera pas de local à part. Il consistera en une unité centrale (doté d’un processeur spécialement conçu) et d’un outil de pilotage (ordinateur ou application smartphone).
Tout neurologue le souhaitant pourra l’avoir dans son cabinet. La société prévoit même une version simplifiée de l’appareil pour les médecins généralistes. En cas de détection d’une anomalie de mouvements oculaires, le généraliste pourra adresser le patient au neurologue.
Illustration bannière : Le suivi du regard pour identifier les troubles neurologiques avant qu’ils ne se manifestent – © MaximP
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