Le supermarché collaboratif est le dernier né de la grande famille de la consommation collaborative, qui inclut le covoiturage, le couchsurfing, les vélos en libre service, Wikipédia… La consommation collaborative change la manière dont on va consommer le produit. Dans un supermarché collaboratif, le client est acteur du magasin, du choix des produits à la gestion et à la vente.
D’un supermarché collaboratif à une coopérative toulousaine
Sur une structure d’achat groupé, deux Français ont monté à Paris l’association Les Amis de la Louve. Avec dans l’idée un projet plus ambitieux, un supermarché. Il s’agit d’une structure autogérée : elle est gouvernée par ses membres, lesquels sont pour la plupart bénévoles et assurent toutes les tâches de vente, de gestion et d’administration.
Chaque membre doit travailler 3h tous les mois. L’autogestion permet aux prix de rester bas pour le membre-consommateur, tout en garantissant une rétribution correcte aux producteurs.
La Louve : pour l’environnement et le goût !
La Louve soutient des producteurs locaux possédant une démarche éthique et respectueuse de l’environnement. Ce qu’on recherche également c’est une haute qualité nutritionnelle et gustative et une hygiène irréprochable, pour des produits bio, locaux, artisanaux, de terroir.
Vers le supermarché collaboratif La Louve
Le projet a évolué peu à peu au fil des rencontres. Au niveau des produits, le groupe rencontre de plus en plus de producteurs et visite des fermes directement.
Il est conseillé par des experts dans des domaines divers, pour les vins, les fromages, les fruits et légumes (parmi lesquels un meilleur ouvrier de France et le responsable des jardins de Versailles).
La Louve n’est pas un espace fermé, même si elle requiert d’être membre, la coopérative se veut ouverte à tous de manière à « répondre aux besoins et choix alimentaires de la population de l’arrondissement et au-delà » . La seule condition est d’y travailler 3h par mois de manière à réduire les coûts de main d’oeuvre de 75 %. La Louve se veut aussi à long terme un lieu d’échange, de partage et de sensibilisation autour de la nourriture.
La Louve fait des petits
L’idée est enthousiasmante : être acteur de sa consommation, et ne pas payer un prix exorbitant pour bien manger, fait partie des exigences de beaucoup d’entre nous. Ainsi, des projets similaires ont germé à Lyon, Bordeaux, Bayonne, Montpellier ou Toulouse.
Une « Chouette Coop » à Toulouse
A Toulouse, le projet de supermarché coopératif « La Chouette Coop » se propose d’ « inventer ensemble notre supermarché ».
L’association existe depuis mars 2015 et rassemble une centaine de membres. Les « Chouettos » s’impliquent dans différents groupes de travail pour monter le projet. Les missions ne manquent pas : convaincre des producteurs locaux de devenir fournisseurs, trouver un local, « recruter » de nouveaux membres… « Tout est à construire », annoncent les coordinatrices de l’association, « mais l’expérience sera déjà plus concrète lorsque nous aurons un lieu à nous pour échanger, vendre et consommer les produits que nous allons acheter ».
Aujourd’hui, un groupement d’achat, préfiguration du futur supermarché, va être créé, afin de pouvoir goûter les produits et amorcer une dynamique commune. Comme chez La Louve, les produits choisis sont de qualité, avec une préférence pour les produits locaux, bio ou équitables. L’avantage de ce groupement est de pouvoir choisir et connaître les fournisseurs. Contrairement à un supermarché classique, il n’y a pas de marges : on paie moins cher nos produits, et le producteur est mieux rémunéré ! En échange, on participe à la vie de la coopérative, à raison de 3 heures par mois. Honnête, en sachant que l’on passe en moyenne 3 heures par… semaine à faire les courses habituellement.
Inventer son supermarché
La Chouette Coop, La Louve et tous leurs semblables ont besoin de toutes les bonnes volontés pour pouvoir être créées et se développer. On peut aider de plusieurs façons, en donnant de son temps, ou en devenant coopérateur et en aidant financièrement le projet. Les juristes peuvent préparer les statuts de la future structure, les informaticiens monter le site Internet, les littéraires rédiger des articles et les costauds peuvent monter des stands. Même si « un comptable peut aussi monter des stands ! », note Pascale Bourgeaiseau, la référente « nouveaux membres » de la Chouette Coop. « Le but est que tout le monde se fasse plaisir et contribue comme il le peut ».
N’hésitez pas donc à vous informer s’il existe autour de vous des projets de supermarchés coopératifs, ou même à rassembler quelques motivés pour en créer un !