Le montant de votre facture électrique a augmenté et vous vous demandez pourquoi ? Il s’agit d’abord de savoir bien interpréter ses factures pour évaluer si les tarifs ont évolué par exemple… ou si cela est dû à une surconsommation dans votre foyer.
Surconsommation – Enquête sur la facture
Il faut tout d’abord comprendre sa facture avant de chercher ailleurs… Si votre facture globale augmente, vérifiez d’abord si des hausses de tarifs peuvent l’expliquer avant d’enquêter sur d’éventuelles surconsommations :
- L’« abonnement » (part fixe) qui dépend de la puissance souscrite et du type de contrat. En cas de modification significative de votre installation ou de vos appareils, si votre contrat a du être adapté, ne cherchez pas plus loin.
- Les différentes taxes et contributions : certaines sont indexées sur la part fixe, d’autres sur la consommation. Surveillez l’évolution des taux de ces taxes.
- Le coût du kWh, vérifiez pour chaque tranche de tarif le cas échéant.
- Les consommations proprement dites pour chaque tranche de tarif.
Quel est le mode de facturation ?
Les fluctuations peuvent être liées au mode de facturation :
- Les factures mensualisées calculées sur la base de votre consommation de l’année précédente sont fixes et régulières. Sauf une fois l’an lors du rattrapage avec une facture atypique.
- Les factures basées sur des relevés. Les relevés estimés peuvent être en fort décalage avec la réalité. Ce décalage peut vous alerter sur un changement d’habitude mais ne traduit pas nécessairement une anomalie. Les dates de relevés peuvent être fluctuantes et les périodes non comparables.
- Si vous êtes équipés de chauffage ou climatisation électriques, vos consommations vont fluctuer en fonction de la température extérieure. Et doivent donc être comparées avec les mêmes périodes des années précédentes sachant que la météo n’est pas identique d’une année sur l’autre.
Apprendre à décrypter sa facture pour identifier les postes de surconsommation © GERARD BOTTINO / Shutterstock
Rapprochez vous du réel, relevez vos compteurs…
Si cette première analyse ne suffit pas à expliquer un écart constaté, il faut alors être plus précis pour repérer d’éventuelles surconsommations. Relevez vos compteurs régulièrement et calculez vos consommations réelles chaque fin de mois ou semaine.
Un écart important avec les relevés des factures peut vous alerter. En cas de forte surestimation, contactez votre fournisseur d’électricité, anticipez et faites corriger votre facture.
Si vous êtes équipé d’un compteur dit « intelligent », exploitez les données mises à disposition par votre fournisseur. Plus précises et « en continu », elles faciliteront le suivi, la compréhension de votre mode de consommation, vous aider à optimiser votre consommation moyenne d’électricité et à détecter des surconsommations.
Prenez des notes
Encore mieux, notez vos activités exceptionnelles, vos absences, la météo. Essayez de mettre en regard vos consommations avec votre activité de la semaine ou du mois. Les fluctuations sont elles en cohérence avec votre facture d’électricité ?
Comment détecter une surconsommation ?
D’abord identifier ce qui consomme… Faites un inventaire de tous les appareils électriques de la maison et qui consomment de l’énergie ! C’est souvent surprenant et instructif.
Lorsqu’on enquête sur une probable surconsommation, l’idéal est de dresser le portrait robot des suspects :
- Les saisonniers : souvent les plus gros consommateurs (chauffage, climatisation).
- Les intermittents : ne fonctionnent pas en continu mais toute l’année en se faisant facilement oublier (appareils de froid, eau chaude, pompes de chauffage et de ventilation).
- Les domestiques ponctuels : ne doivent consomment que si l’on s’en sert ! (éclairages, appareils ménagers, outils, fer à repasser, four, bouilloire, etc.)
- Les sournois : consommations faibles mais permanentes (veilles, motorisations et automatismes, chargeurs restés branchés, etc.) dont l’accumulation peut occasionner des surconsommations très significatives.
Mesurez
L’utilisation d’un wattmètre permet de mesurer les puissances instantanées et les consommations des appareils courants. Mieux, avec certains appareils enregistreurs, l’observation des courbes permet de comprendre les cycles et de détecter des dysfonctionnements.
Mesurez les consommations de veille des sournois, l’énergie d’un cycle pour les domestiques ou les intermittents, l’énergie hebdomadaire pour les saisonniers à mettre en regard avec la météo ou votre activité.
Comparez avec les puissances indiquées par les constructeurs, estimez les consommations annuelles (puissance x temps d’utilisation), classez, hiérarchisez. La somme permet-elle de reconstituer les consommations relevées ?
Relever les compteurs régulièrement et calculer les consommations réelles chaque fin de mois ou semaine © Yevhen Prozhyrko
Les surconsommations « normales »
Écartez des suspects les consommations dont les alibis sont sérieux :
- Un nouvel équipement ou un remplacement par un appareil de puissance supérieure.
- Une séquence de travaux conséquents
- Le grand ménage de printemps
- Des personnes supplémentaires à la maison pendant une période significative.
Les dérives progressives
Des surconsommations insidieuses peuvent s’installer progressivement. C’est le cas des appareils de froid mal dégivrés, avec fuites, des ventilations qui s’encrassent, des filtres qui se bouchent ou des pièces qui s’usent.
Réagissez aux bruits suspects, entretenez et vérifier régulièrement vos appareils. Pensez à visiter la VMC dans les combles, les pompes dans la chaufferie ou les équipements extérieurs (systèmes d’arrosage, éclairages extérieurs, filtration piscine, éclairages oubliés dans l’abri de jardin ou le garage, etc.)
Attention aux appareils non remis dans l’état de fonctionnement initial ou mal paramétrés après installation, réparation ou entretien.
Les fuites électriques
Tout comme pour un réseau d’eau, une installation électrique peut présenter des fuites. D’où peuvent provenir les fuites ? D’un câble partiellement dénudé en contact avec une canalisation ou une paroi humide, d’un appareil présentant des défaillances internes (interrupteur endommagé), etc. Outre le fait qu’elles peuvent causer de fortes surconsommations, les fuites peuvent s’avérer dangereuses.
Ne vous laissez plus surprendre © Stock-Asso
Dans une installation récente, un disjoncteur différentiel situé sur le tableau électrique détecte les fuites vers la terre et coupe l’installation. Si votre installation est ancienne, la vérification et la remise en état sont indispensables. Faites intervenir un professionnel.
