Le réchauffement a pour conséquence de faire diminuer la taille des poissons, comme nous l’a montré une étude de 2012. Cette fois c’est une autre étude qui montre que la pêche intensive dans tous les océans du globe a pour effet de faire disparaître les gros poissons. Les poissons sont de plus en plus petits !
Les gros poissons ne passent pas les mailles du filet
Vous vous rappelez peut-être de ce constat : la taille des de poissons diminue, et notamment en Méditerranée. En cause : le réchauffement et la surpêche.
Une autre étude sur le long terme confirme ces dires, publiée dans la revue Marine Ecology Progress Series. 3.000 espèces de poissons ont ainsi été étudiées sur la période allant de 1880 à 2007 dans le but de mettre en lumière comment évolue la « ressource halieutique »(1). Cela a permis à l’équipe de l’IRD de construire des modèles pour simuler les écosystèmes marins.
Surpêche des gros poissons
Les scientifiques de l’IRD ont abattu un travail fastidieux : réunir les estimations de la biomasse des poissons à différentes époques. 68.000 estimations ont ainsi été réunies, et ce pour toutes les mers et océans du globe.
Espèces mangées, espèces pêchées : surpêche inévitable
Les résultats de l’équipe de chercheurs confirme que la demande massive amène la surpêche : si toutes les espèces de poissons sont touchées, les plus grosses sont plus touchées. Certaines espèces voient leur taille diminuer plus que les autres : les thons, les espadons, les requins, les mérous ou encore les raies.
Pas de hasard : ces espèces sont parmi les plus pêchées et la demande croissante des consommateurs amène la surpêche. Le prix grimpant, le marché est lucratif et la pêche, légale et illégale, ne diminue pas.
Il est pas gros, mon poisson ?
L’étude rejoint d’autres précédentes sur certains points : ainsi sans surprise elle dénonce une surpêche de thon rouge, dont la population continue de fluctuer selon les quotas. Les quotas sont efficaces cependant, à condition d’être respectés : la population de thon rouge avait bien remonté en 2014, passant à 535.000 tonnes contre 150.000 tonnes. L’espèce est cependant toujours victime de braconnage.
L’étude fait le lien entre l’explosion de la pêche industrielle dans les années 1970 et la baisse générale du nombre de gros poissons. Le nombre d’espèces classées à risque d’extinction a commencé à augmenter.
Des changements pour les écosystèmes
Les écosystèmes marins se sont donc transformés au XXème siècle, passant d’un modèle d’océans et de mers peuplés par de grandes espèces à des espaces peuplés de petits poissons.
Toutes les espèces sont touchées par la disparition des gros poissons, modifiant toute la chaîne alimentaire : les plus petits et les moyens sont moins chassés, profitant à des espèces comme les anchois ou les sardines. Les méduses ont d’ailleurs profité de l’occasion pour proliférer.
Taille des poissons : l’étude en quelques chiffres
Conséquence visible, le poids maximal moyen des poissons mesuré devrait baisser de – 14 % à – 24 % entre 2001 et 2050, explique le rapport. Rapporté à un homme de 77 kg, c’est comme si on perdait de 10 à 18kg !
54 % de la biomasse a disparu en 40 ans, à partir de 1970.
La taille de 600 espèces de poissons baisse à cause du réchauffement
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(1) Etude de l’nstitut de recherche pour le développement (IRD) et des scientifiques européens et canadiens ont étudié l’évolution de la ressource halieutique entre 1880 et 2007, compilant des données concernant 3000 espèces de poissons et modélisant les écosystèmes marins.
c’est honteux
oui c honteux