Souffrez-vous du syndrome Tsundoku ?

À quoi bon acheter encore et toujours de nouveaux livres, les empiler sans jamais les ouvrir ? Ce syndrome porte en fait un nom.

Rédigé par Valérie Dewerte, le 28 Jun 2024, à 9 h 30 min
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Ce n’est pas grave, mais c’est dommage : êtes-vous touché par le bien étrange « syndrome de la pile à lire » ?

Le syndrome de la pile à lire

Avez-vous déjà entendu parler du syndrome Tsundoku ? Ce terme japonais désigne en fait quelque chose que tous les amateurs de littérature ont déjà vécu : le « syndrome de la pile à lire« . Vous achetez des livres, encore des livres, mais vous finissez paralysé, avec un certain sentiment de culpabilité, devant une pile de livres que vous devriez lire et que vous n’avez pas lu…

Comme si le fait d’acheter encore et toujours de nouveau livre devenait une sorte de drogue… Mais quoi bon accumuler des livres chez soi… sans les lire ? D’aucuns y voient même une sorte de maladie. Est-ce grave pour autant ? Pas vraiment, si vous finissez tout de même par les lire un jour ! Après tout, c’est aussi parce que vous ne les avez pas encore lus que vous les gardez, ces livres, au lieu de vous en séparer une fois dévorés.

Lire, un exercice solitaire

D’où vient ce terme de « Tsundoku » ? « Ce concept apparu au Japon ai 19e siècle fusionne en fait les expressions Tsunde-Oku », décrivant fait d’accumuler des choses pour les utiliser plus tard, et Doku-sho », qui signifie tout simplement « livre. » Alors qu’en moyenne, un lecteur régulier « consomme » environ 18 livres par an, si l’on en croit les chiffres du Centre National du Livre, le fait d’accumuler ainsi les livres en dit beaucoup sur vous.

D’un côté, vous n’avez peut-être pas pu trouver le temps de lire tous ces livres car la lecture est par définition un exercice solitaire. Si vous avez une vie sociale bien remplie, pas facile de trouver des moments seuls pour lire tout cela. Pour autant, cet exercice solitaire qu’est la lecture est aussi un besoin, une façon de se retrouver, de se reposer mentalement, en se coupant un moment des autres.

Tsundoku

Une forme d’image sociale ?

Mais on peut aussi voir dans ce phénomène dit de la pile de livre une sorte de compulsivité au fond malsaine, au-delà du plaisir procuré par le seul achat de livres, la sensation d’exister que donne le fait d’acheter, dans notre société de consommation contemporaine. En effet, acheter pour rien n’est pas un comportement « normal ». On pourrait même, pour certains, estimer qu’empiler les livres sans les lire vise aussi à se bâtir une certaine image sociale, se donner une forme de légitimité intellectuelle… à défaut de culture réelle !

Pour autant, si vous finissez, plutôt tard que tôt, par lire les ouvrages que vous avez ainsi accumulé, vous ne souffrez pas vraiment de bibliomanie. Cette soif d’achat inextinguible du simple fait d’avoir, de posséder des livres, sans même vouloir les lire est au fond tout autre chose. Tout le contraire, au fond, de la bibliophilie, un livre non lu n’étant en soi jamais vraiment condamné à le rester…

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