Nous vous avons parlé du coût économique des catastrophes naturelles, voici une étude aujourd’hui sur le coût économique du tabagisme ! Et ses auteurs ne sont pas n’importe qui : elle est signée par l’OMS et l’Institut national du cancer américain.
Une perte pour les budgets publics
Si le commerce du tabac est un business, et non des moindres, la lutte contre ce fléau de santé publique ne saurait ignorer la dimension économique du problème. Alors que les dégâts occasionnés par le tabagisme s’élèvent à 1.000 milliards de dollars, les recettes fiscales que génère son commerce ne dépassent pas le 268 milliards de dollars, soit près de quatre fois moins. Ce qui pousse les auteurs de l’étude à appeler les gouvernements à travers le monde, à augmenter le prix du paquet de cigarettes, à la fois pour dissuader les fumeurs et les tentés, et pour récupérer davantage en taxes.
Une autre étude de même nature, menée aux États-Unis, a démontré que les dépenses liées aux soins occasionnées par le tabagisme s’élèvent à autant, voire même un peu plus, que ce que les fumeurs ne sortent de leur poche par jour pour fumer. Étant donné que 80 % des fumeurs vivent dans des pays en voie de développement, ce coût est mécaniquement supporté par les systèmes d’assurance maladie des pays respectifs, et donc par le contribuable. Tous pays confondus, l’OMS évalue ces dépenses à 1 milliard de dollars par an. La réduction du nombre de fumeurs serait donc à même d’assainir les dépenses publiques.
Un manque à gagner pour la productivité et le salaire
Mais le chiffre gigantesque des 1.000 milliards ne reflète pas que les dépenses publiques. Dans cette somme, il y a aussi le coût de la productivité perdue : un fumeur travaille moins efficacement s’il s’absente une fois toutes les deux heures pour fumer, alors que le temps passe et qu’il est rémunéré.
Sa productivité diminue encore si une absence pour cause de visite médicale, voire un arrêt de travail, s’avère nécessaire. Les auteurs d’une autre étude, réalisée aux États-Unis par le Bureau des statistiques du travail, affirment qu’à qualification équivalente, les fumeurs gagnent moins que leurs collègues non fumeurs : en partant du salaire horaire moyen de 25 dollars, les statisticiens affirment qu’à la fin du mois, le salaire des fumeurs est moindre que celui des non fumeurs : 275 dollars en moyenne, soit un manque à gagner de 3.306 dollars par an.
Illustration bannière : Le coût du tabagisme – © Georgii Shipin Shutterstock
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