La taxe est censée pénaliser les pays qui ne font pas suffisamment d’efforts pour recycler les déchets plastiques. Les recettes de cette taxe seront redistribuées aux États membres pour les aider à relancer leurs économies.
Une taxe contraignante qui responsabilise les États
Aider les États de l’Union européenne à se relever de la première vague de Covid-19 tout en contribuant au « verdissement » de leurs économies, tel est l’esprit du vaste plan d’aide de 750 milliards d’euros que mettra prochainement en place l’Union européenne. Ses conditions viennent d’être validées par les États membres. Parmi ces mesures figure la mise en place d’une taxe sur les déchets plastiques non recyclés, à raison de 80 centimes d’euro par kilo.
Cette taxe sera reversée par les États à la Commission européenne. Ainsi, chaque kilo de plastique non recyclé pénalisera financièrement l’État qui a failli dans ce domaine. En d’autres mots, ce dispositif responsabilise les États et leur rappelle le rôle qu’ils ont dans l’atteinte des objectifs de recyclage. Fait notable : la formulation de la mesure ne fait mention d’aucun seuil de recyclage, chaque kilo non recyclé est donc considéré comme un kilo en trop.
Au-delà du recyclage, réduire la production de plastique
Afin de diminuer leurs versements au titre de cette taxe, les États auront intérêt à adopter une approche transversale. On peut espérer que la mise en place de cette taxe incitera l’État à être plus exigeant vis-à-vis des opérateurs du recyclage. Comme toutes les entreprises, ces derniers sont aujourd’hui confrontés à un impératif de rentabilité. Ils ne recyclent que les types de plastiques qui sont collectés en quantités suffisamment importantes et qui sont donc rentables à recycler.
Au-delà d’un recyclage plus efficace, les États seront aussi incités à prendre des mesures pour réduire la production d’emballages plastiques. À l’heure actuelle, la France recycle moins d’un tiers de ses déchets d’emballages plastiques, contre une moyenne de 42 % dans l’Union européenne. Cette taxe pèsera donc gros sur les finances publiques.
Illustration bannière : Taxe plastique non recyclé – © Konstantin Zibert
A lire absolument