Les données sur les écarts de températures ont été obtenues grâce à un réseau de capteurs très fourni.
Pour mesurer les écarts de températures, 1.200 capteurs installés dans les forêts européennes
Tout le monde le sait : dans une forêt il fait toujours plus frais qu’ailleurs. C’est pour cela notamment que les promenades en forêt sont si appréciées des familles les jours de fortes chaleurs. Mais de quel ordre est cette différence de températures précisément ? Pour le savoir, une équipe franco-belge de l’Université catholique de Louvain et du CNRS a entrepris de mesurer les températures de l’air avec une précision étonnante. Les résultats de leurs recherches viennent d’être publiés dans la revue scientifique Global Change Biology.
Le doctorant Stef Haesen, le professeur Koenraad van Meerbeek, de Louvain, et Jonathan Lenoir, co-auteur de l’étude pour le CNRS, ont divisé les forêts qu’ils ont étudiées en carrés de 25×25 mètres. En tout, 1.200 capteurs ont été installés au sein des forêts. Avec cette cartographie très précise ils ont constitué une base de données de « microclimats » de chaque carré : les températures ont été enregistrées durant toute une année. Ils ont ensuite comparé ces mesures à celles réalisées par les stations météo classiques, situées à proximité, mais en dehors des forêts.
Les écarts de températures peuvent être très importants dans certaines forêts
Il se trouve qu’à l’intérieur de la forêt, les températures sont inférieures de 2,1°C en moyenne. Et le mot « moyenne » est important ici car l’étude a révélé des écarts importants selon la zone géographique : jusqu’à 10 degrés par endroits en été et jusqu’à 12 degrés en hiver. Une différence était également observable selon les saisons. En été, la différence de températures entre la forêt et les zones environnantes étaient de 1,6°C, tandis qu’en hiver elle était de 0,7°C.
Ces écarts d’expliquent par des différences dans la densité de la canopée, la composition des espèces d’arbres et la topographie. Quant à cet effet refroidissant lui-même, il est dû au fait que les arbres puisent de l’eau dans les nappes phréatiques. Ces dernières sont toujours plus fraîches par rapport à l’environnement à la surface de la terre. Cette eau fraîche est ensuite transportée par le tronc vers les feuilles qui, par l’effet d’évaporation, émettent cette fraîcheur dans l’atmosphère.
Illustration bannière : Des températures bien moindres sous la canopée – © Smileus
A lire absolument