La pollution aux pesticides est particulièrement préjudiciable lorsque le pays en question est en proie à une pénurie d’eau ou qu’il possède une riche biodiversité.
La contamination aux pesticides est particulièrement élevée dans les régions à biodiversité importante
L’utilisation de pesticides a de lourdes conséquences pour l’environnement. La pollution occasionnée par ces substances chimiques va bien au-delà des terres agricoles. Désormais, 64 % des sols, 73 % des eaux de surface, 49 % de la masse d’air dans les couches inférieures de l’atmosphère et 0,3 % des nappes phréatiques dans le monde sont contaminés par des pesticides. Dans les régions du monde à la biodiversité particulièrement riche, ces pourcentages sont encore plus élevés : 77 % des sols, 81 % des eaux de surface, 54 % de la masse d’air dans les couches inférieures de l’atmosphère et 0,5 % des nappes phréatiques y sont contaminés par des pesticides, ont calculé Fiona Tang et ses collègues de l’Université de Sydney. Leur étude vient d’être publiée dans la revue Nature Geoscience.
Dans leur étude, les chercheurs établissent aussi un palmarès des pays les plus pollués par les pesticides. Ou plutôt, des « pays les plus susceptibles au risque de pollution par les pesticides », car les données sur lesquelles ils s’appuient sont d’une fiabilité très variable, même si les chercheurs ont fait un travail titanesque : ils ont analysé le degré d’utilisation de 92 molécules différentes dans 168 pays du monde. Puis ils ont établi trois palmarès de pays, en prenant pour base le degré de risque le plus élevé pour l’eau, la biodiversité et les amphibiens.
De tous les pays, la pollution aux pesticides est la plus importante en Chine
Championne toutes catégories, la Chine arrive en tête de chacun des trois palmarès. Le risque pour l’eau est le plus élevé au Kazakhstan, en Afghanistan, en Inde et aux États-Unis. La biodiversité est le plus susceptible de souffrir au Brésil, au Nigéria, en Colombie, au Congo, au Mexique et en Australie. Enfin, les pesticides sont les plus susceptibles d’impacter les amphibiens en Australie, au Guatemala, au Chili, au Nicaragua et en République dominicaine.
Cette étude nous apprend par ailleurs que 31 % des zones à risque de contamination par des pesticides sont contaminées à un degré important. Parmi ces zones hautement contaminées, 34 % sont dans des régions où la biodiversité est particulièrement riche, 5 % sont dans des régions sujettes à une pénurie d’eau et 19 % sont dans des pays à revenu faible ou moyen inférieur.
Illustration bannière : Canyon de Charyn dans le sud-est du Kazakhstan – © Lukas Bischoff Photograph
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