Qui nettoiera les terres du Nord de l’Amazonie, au Pérou ? Les compagnies ne veulent pas payer les conséquences des dégâts commis par quatre décennies d’exploitation pétrolière. Les communautés indigènes, présentes sur ces terres, quant à elles, souffrent de graves problèmes de santé à cause des hydrocarbures.
1 milliard de dollars pour nettoyer l’Amazonie péruvienne
Le coût du nettoyage est estimé à un milliard de dollars. Un coût que ne veulent pas supporter la compagnie américaine Occidental, ni la compagnie locale Petroperu, qui exploitaient les deux principales concessions pétrolières.
Des conséquences désastreuses sur la santé des populations indigènes
Les impacts sur la santé et l’environnement sont terribles : rivières et animaux contaminés, épidémies, problèmes de peau, problèmes digestifs… « Les communautés indigènes du bassin de Loreto ont été endommagées par l’exploitation d’hydrocarbures depuis 45 ans. Des lacs remplis de pétrole, des animaux contaminés, les poissons morts, le désordre social et des mauvais traitements sur les hommes, les femmes et les enfants, parmi d’autres choses« , constatent les fédérations indigènes.
Les Amérindiens se sont battus pendant des années pour empêcher l’exploitation pétrolière, puis ensuite pour faire nettoyer ces terres. Le gouvernement péruvien a promis de les nettoyer en décembre dernier suite à une protestation qui a duré 117 jours. Un nettoyage de l’Amazonie qui devait commencer en 2017… Pourtant, rien n’a encore été effectué.
Un fonds de 15 millions de dollars a été levé pour ce nettoyage, bien insuffisant pour retirer tous les hydrocarbures des terres et des rivières indigènes.
En attendant, l’entité qui s’occupe des concessions, Perupetro, continue d’accorder des permis d’exploitation pétrolière dans la zone, comme à Pacific Stratus Energy qui exploite les filons depuis février. En juillet dernier, deux rapporteurs des Nations Unies ont sommé le Pérou d’arrêter ses concessions jusqu’à ce que « tout dommage environnemental ait été réparé » et que les droits des peuples indigènes au « consentement libre et informé soit garanti ».
Illustration bannière : les communautés qui protestent – © The Chaikuni Institute
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