Dans un article publié dans le Journal of clinical medicine, les chercheurs affirment avoir identifié la « signature » ARN de l’endométriose. Selon eux, elle est repérable même dans la salive.
L’Endotest de Ziwig fournit un diagnostic identique dans quasiment 100 % des cas
Le dispositif de test d’endométriose par simple crachat (Endotest®), élaboré par la société française Ziwig, doit encore recevoir l’homologation de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), qui se prononcera également sur la validité des données scientifiques sur lesquelles il repose(1).
Mais déjà, Ziwig jubile : « Enfin un test non-invasif pour diagnostiquer l’endométriose ! », met en avant la société sur son site internet, en affirmant qu’il est certifié (à y regarder de plus près, la seule certification dont l’Endotest dispose est le marquage CE).
Sur le site de Ziwig, on peut lire que son Endotest a été « validé par une vaste étude clinique ». En réalité, cette étude clinique a été menée sur 200 patientes. Toutes souffraient de douleurs pelviennes chroniques, mais toutes n’étaient pas diagnostiquées de l’endométriose.
Au terme de cette étude, il a donc été possible d’établir que l’Endotest fournit, dans quasiment 100 % des cas, un diagnostic identique à celui posé par d’autres méthodes.
L’Endotest repose sur les microARN, présents dans la plupart des fluides biologiques comme la salive, le sang ou l’urine. L’échantillon, collecté par la patiente elle-même puis envoyé par la poste, est ensuite analysé par séquençage à haut débit des microARN. Le très grand volume de données ainsi généré est ensuite analysé par l’intelligence artificielle.
L’endométriose touche 1 femme sur 10 en France
Ziwig est une société qui rêve grand : elle espère obtenir l’autorisation de mise sur le marché rapidement, et de remplacer à terme, avec son dispositif, les méthodes de diagnostic existantes.
« Jusqu’ici, le diagnostic passait soit par l’imagerie médicale : une échographie ou une IRM, soit par la coelioscopie en cas de suspicion d’atteinte du colon », avance l’entreprise qui estime que ce parcours coûte environ 5.000 euros et dure en moyenne 8 ans.
Ainsi, une méthode de diagnostic aussi simple et rapide constituerait une importante avancée pour les patientes. L’endométriose touche en France 1,5 à 2,5 millions de femmes, soit 10 % des femmes en âge de procréer. Un traitement entamé tôt pourrait éviter à certaines femmes de devenir infertiles, de ralentir voire stopper l’aggravation des douleurs et autres symptômes, et ainsi limiter la détérioration de leur qualité de vie.
Pour rappel, l’endométriose est une maladie qui se caractérise par la présence de fragments d’un tissu semblable à l’endomètre (muqueuse tapissant l’intérieur de l’utérus) en dehors de la cavité utérine, au niveau de différents organes : appareil génital, ovaires, rectum, vessie, intestins, poumons, etc. Au moment des règles, ces fragments tissulaires réagissent aux stimulations hormonales et provoquent une inflammation à l’origine de douleurs intenses et invalidantes.
Illustration bannière : Un simple test salivair epour diagnostiquer l’endométriose ! – © Emily frost
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