Prisé des amateurs de poisson cru, le thon rouge a failli disparaître il y a 20 ans. Si sa population a augmenté ces dernières années, il est toujours menacé. C’est pourquoi WWF a annoncé qu’elle s’opposait « formellement à la première certification par le MSC (Marine Stewardship Council) d’une pêcherie de thon rouge dans l’Atlantique ».
La population de thon rouge n’a pas encore atteint le seuil de la durabilité
Début janvier 2020, Kiyoshi Kimura, le patron de la chaîne de restaurants Sushi Zanmai, a acheté aux enchères un thon rouge de 276 kilogrammes au prix de 193 millions de yens -soit 1,5 million d’euros. En 2018, il avait déjà acheté un thon rouge 2,7 millions d’euros. Des sommes astronomiques qui illustrent l’engouement du Japon pour ce poisson et explique pourquoi il a failli disparaître dans les années 2000.
En France, moins d’un poisson sur deux est pêché de façon durable
Depuis quelques années, les stocks de thon rouge de l’Atlantique sont en hausse même si, selon WWF, « la population n’a pas encore atteint le seuil de la durabilité ». Pour l’ONG, il n’est donc pas question qu’une pêcherie de thon rouge puisse être approuvée par un label durable. Outre des incertitudes sur l’évaluation du stock, il est également impossible de connaître le nombre de captures illégales.
Stopper le processus et faire pression sur les gouvernements
Pour ces raisons, WWF a déclaré dans un communiqué de presse publié le 23 janvier 2020, qu’elle s’opposait « formellement à la première certification par le MSC (Marine Stewardship Council) d’une pêcherie de thon rouge dans l’Atlantique ». Selon l’ONG, « une telle mesure constitue une incitation dangereuse pour le marché et compromet la reconstitution du stock sur le long terme ».
Une position ferme qui s’accompagne d’un appel à stopper le processus de certification en cours. Par ailleurs, WWF entend bien faire pression sur les gouvernements « afin qu’ils améliorent les contrôles des pêcheries ainsi que leur traçabilité, mais surtout qu’ils exigent une gestion des stocks basée sur des recommandations scientifiques solides ». La France, de son côté, avait mis en place cet été un premier label Pêche durable pour le thon rouge malgré, déjà, l’opposition des associations.
Illustration bannière : Vu l’engouement du public pour le thon rouge, un label de pêche durable est très attendu – © joesayhello
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