Installé en Bavière, le Français Ludovic Gerboin confectionne depuis peu des beignets décorés d’un ticket de caisse qui se mange.
Ludovic Gerboin fait parler de lui, et les ventes suivent
Alors qu’en France le législateur a interdit l’impression systématique des tickets de caisse pour de petits achats, l’Allemagne vient d’adopter la trajectoire inverse : dans un souci de lutte contre la fraude fiscale, depuis le 1er janvier 2020 la remise du ticket de caisse y est obligatoire, quel que soit le montant. Considérant que cette mesure est synonyme d’un énorme gaspillage de papier, Ludovic Gerboin, boulanger-pâtissier français installé en Allemagne depuis vingt ans, a décidé de protester à sa façon : il s’est mis à confectionner des beignets décorés d’un… ticket de caisse comestible !
un patissier-boulanger français en Bavière proteste à sa façon contre l’obligation d’imprimer des tickets de caisse pour tout commerce et tout montant (même quand les clients n’en veulent pas) depuis le 1er janvier et propose une facturette en glaçage comestible. pic.twitter.com/vmVQChIoYJ
— Pascal Thibaut (@pthibaut) January 26, 2020
La présentation de ces beignets au député du parlement de Bavière Tobias Gotthardt a fait sensation, et l’élu a largement partagé les images sur son Facebook. S’en est suivie une série de reportages dans divers médias allemands.
Résultat : de seulement quelques beignets vendus par jour, Ludovic Gerboin est passé à entre 200 et 300. Et le week-end des 23-25 février devrait générer encore plus de ventes, car c’est la période du carnaval, impensable sans des beignets.
Ticket de caisse : la France a opté pour une solution qui fait consensus
Toujours est-il qu’au-delà de la rigolade, Ludovic Gerboin est dans l’illégalité. Un ticket de caisse constitue une preuve d’achat, à ce titre il doit pouvoir être gardé, alors que les siens ne le peuvent pas. De plus, ses tickets de caisse ne mentionnent ni la quantité achetée, ni la date, ni l’heure, ni la somme reçue du client, ni la monnaie rendue.
À la différence de l’Allemagne, la France a quant à elle trouvé une solution qui satisfait à la fois les personnes ayant une conscience environnementale et les consommateurs qui souhaitent garder une preuve d’achat. À partir du 1er septembre 2020, les commerçants n’imprimeront plus systématiquement des tickets de caisse pour des transactions inférieures à 10 euros, un seuil qui sera relevé à 20 euros à partir du 1er janvier 2021, puis à 30 euros à partir du 1er janvier 2022. Toutefois, si le client le demande, le ticket de caisse sera remis.
Illustration bannière : Un ticket de caisse comestible au lieu du papier – © weedezign
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