Triste nouvelle : une espèce sur trois est en voie ou quasi en voie de disparition, tel est le constat alarmant fourni par la dernière liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Plus précisément, 33 % des mammifères terrestres et 32 % des mammifères marins, contre une espèce sur quatre il y a 8 ans.
Sur les 125 espèces de mammifères recensées en France métropolitaine (103 continentales et 22 marines), 17 sont menacées et 24 autres quasi menacées.(1)
La catégorie « menacée » regroupe 3 niveaux : « en danger critique », « en danger » et « vulnérable ».
Vison d’Europe, veau marin, lapin de garenne… des espèces emblématiques menacées
Les espèces menacées sont autant d’espèces emblématiques. Le vison d’Europe est particulièrement vulnérable, c’est même l’un des plus menacés de France, selon l’UICN avec seulement 250 individus recensés. Piégeage accidentel, collisions routières, disparition des zones humides et concurrence du vison d’Amérique expliquent sa quasi-disparition.
Les putois d’Europe et le lapin de Garenne sont également très fragilisés du fait des pratiques d’agriculture intensive, de l’utilisation intensive des pesticides et de la disparition des bocages.
Si la population d’ours et de loups est en légère augmentation, suscitant des oppositions locales, celle des lynx est toujours en diminution.
Les chauves-souris particulièrement en danger… aussi du fait des mesures contre les changements climatiques
Les chauves-souris telles que la Pipistrelle commune, le Molosse de Cestoni et la Noctule sont également fortement affectées. Si les chauves-souris sont également menacées par les pratiques agricoles et forestières intensives, l’UICN note que les mesures de lutte contre le changement climatique les fragilisent.
Elle met en cause notamment « les opérations de rénovation et d’isolation des bâtiments, qui entraînent la disparition des gîtes qu’elles affectionnent » ainsi que « le développement du secteur éolien, touchant particulièrement les espèces migratrices victimes notamment de collisions avec les pales ».
Du côté des mammifères marins, l’UICN souligne particulièrement le sort du cachalot, qu’elle considère comme « vulnérable », ainsi que du phoque veau-marin, « quasi menacé ».
La Liste rouge nationale des espèces menacées en France
La Liste rouge est établie selon les critères internationaux de l’UICN. Elle détermine le risque de disparition de notre territoire des espèces végétales et animales qui s’y reproduisent en milieu naturel ou qui y sont régulièrement présentes.
Cet état des lieux est fondé sur une base scientifique solide et est élaboré à partir des meilleures connaissances disponibles par le Comité français de l’UICN et le Muséum national d’Histoire naturelle. Elle est réalisée grâce à un large réseau d’experts, d’établissements et d’associations qui disposent de données fiables sur le statut de conservation des espèces.
Des success stories qui devraient nous mobiliser
On note pourtant quelques cas qui montrent que, si l’on s’en donne les moyens, la survie des espèces peut être assurée. Les exemples de la Loutre d’Europe et du Bouquetin des Alpes, qui ont recolonisé de vastes secteurs, donnent notamment l’espoir que ces espèces pourraient être sorties de la liste rouge.
Les recettes sont connues : restaurer les zones humides et les bocages, privilégier l’agriculture extensive, enrayer la dégradation des milieux naturels. « Il est aussi essentiel de veiller à concilier transition énergétique et préservation de la biodiversité, afin de répondre au défi du changement climatique tout en sauvegardant les espèces et leur environnement », notent l’UICN et le Muséum d’Histoire Naturelle.
Illustration bannière – Vison d’Europe © Gallinago_media
A lire absolument
Une espèce que je souhaite voir disparaitre très rapidement est celle des humains qui prennent la première information au premier degré et ne regardent que la partie vide du verre.
Au passage, votre pessimisme ridicule n’a pas le moindre regard sur l’avenir des espèces végétales. Une sensibilité à sens unique déplorable.