Alerte à la tique aux pattes rayées porteuse d’un virus mortel

Une nouvelle espèce de tique, potentiellement vecteur de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, un virus avec un taux de létalité de 10 à 40 %, a été découverte dans le sud-est de la France. Il s’agit de l’Hyalomma marginatum.

Rédigé par Audrey Lallement, le 16 Jun 2020, à 9 h 54 min
Alerte à la tique aux pattes rayées porteuse d’un virus mortel
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L’Hyalomma marginatum est une tique plus grosse que celles que l’on trouve habituellement dans l’Hexagone et se reconnaît à ses rayures blanchâtres sur ses pattes. Apparue depuis quelques années dans le sud-est de la France, elle est sans danger pour les animaux mais peut s’avérer mortelle pour l’Homme.

Présente dans le sud-est de la France

Dès l’apparition des beaux jours, les tiques sont de retour. Vecteurs de la Borrelia, elles peuvent provoquer la maladie de Lyme. Un parasite dont il faut rechercher la présence sur le corps. Si l’Ixodes ricinus est la tique la plus répandue en France de nouvelles espèces sont apparues sur le territoire. Ainsi, dans le sud-est de la France, des éleveurs de chevaux ont remarqué la présence d’Hyalomma marginatum, plus connue sous le nom de « tique aux pattes rayées ».

Plus grosse que la tique habituelle, l’Hyalomma marginatum présente des pattes avec des rayures blanches et aime les régions chaudes et sèches(2). Selon Frédéric Stachurski, vétérinaire acarologue au Cirad de Montpellier, « Lorsque cette tique est présente sur une zone, elle se fixe en priorité sur les chevaux. C’est l’espèce sentinelle. Puis lorsqu’elle est en grand nombre, elle s’attaque à d’autres bêtes d’élevages (ruminants) ou sauvages (sangliers…) et à l’homme, » rapporte Midi-Libre(1).

Une tique qui transmet la fièvre hémorragique de Crimée-Congo

Hyalomma marginatum

Hyalomma marginatum, ou tique aux pattes rayées – © Adam Cuerden

Si elle n’est pas dangereuse pour les animaux, cette tique aux pattes rayées peut en revanche provoquer la fièvre hémorragique de Crimée-Congo. Cette maladie se manifeste par une sensibilité à la lumière, une nuque raide, des vertiges, des douleurs musculaires et de fortes fièvres. Le virus peut s’avérer mortel pour l’homme mais n’a pas été détecté en France pour le moment. Il a en revanche déjà provoqué le décès de plusieurs personnes en Turquie (une dizaine par an) et en Espagne (2 en 4 ans).

La prudence reste de mise car en visitant des élevages de chevaux situés aux frontières espagnole et italienne, Frédéric Stachurski et sa collègue Laurence Vial, ont « mis en évidence plusieurs zones très infestées : à la limite des Pyrénées-Orientales et des Corbières, à la limite Hérault et Gard dans le secteur du Pic Saint-Loup, au sud de l’Ardèche, au nord du Gard, entre la vallée du Rhône et les contreforts cévenols et enfin autour du massif des Maures dans le Var, » lit-on dans les colonnes de Midi Libre. Concernant l’introduction de cette espèce de tique en France, l’Anses suppose qu’elle se serait implantée soit par des oiseaux migrateurs soit par l’échange de chevaux ou de bovins infestés provenant d’Espagne ou d’Italie.

Illustration bannière : Une tique de type Hyalomma, qui se développe en Europe – © stylefoto24
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