On a longtemps considéré que les oiseaux étaient peu intelligents. Mais les recherches récentes suggèrent que certaines espèces d’oiseaux, notamment les corbeaux, les corneilles et autres perruches et perroquets, sont bien plus intelligents qu’on ne le pensait précédemment, et rivaliseraient même avec les grands singes et les dauphins. Sans parler des matous…
Qu’est-ce qu’un oiseau intelligent ?
YouTube regorge de vidéos d’oiseaux dressés à obéir à des ordres, à imiter la voix humaine, à faire mille facéties. Mais ce n’est peut-être pas là la meilleure preuve de leurs capacités intellectuelles. Malheureusement, les tests que pratiquent les biologistes pour mesurer leur intelligence en laboratoire ne font pas toujours de bonnes vidéos.
Les oiseaux, en général, sont très doués pour discriminer des objets réels ou en photo. Un pigeon, par exemple, voit la différence entre deux personnes ou deux arbres, deux lettres de l’alphabet ou un tableau de Monet et un tableau de Chagall.
Un perroquet peut identifier vocalement jusqu’à 100 objets différents et sait les classer selon leur couleur ou leur forme. Le corbeau les bat tous : il peut apprendre, non seulement à distinguer entre deux objets, pour obtenir de la nourriture par exemple, mais il s’adapte aux changements introduits par le chercheur pour le confondre, ce que ne font pas les autres oiseaux. Il peut même compter le nombre d’objets qu’on lui présente pour obtenir la nourriture cachée.
Plus étonnant encore, quand on lui présente des boîtes contenant un nombre variable de graines, en le récompensant seulement si le total des graines mangés correspond à tel ou tel chiffre, il est capable de choisir les boîtes correctement pour arriver à la somme demandée !
Des mémoires étonnantes
Les corvidés, c’est-à-dire la famille des corbeaux, des geaies, ou des corneilles, et les psittacidés (perroquets et perruches) ont des mémoires étonnantes, quand il s’agit par exemple de retrouver des objets cachés. Typiquement, ils peuvent se souvenir de l’emplacement de dizaines de milliers de graines sur de vastes étendues, six mois après les avoir cachées. Les chercheurs pensent qu’ils se repèrent par rapport à des éléments de l’environnement ou alors qu’ils gardent une sorte de cliché du lieu en mémoire.
Non seulement savent-ils retrouver de la nourriture plusieurs mois après l’avoir cachée, mais ils peuvent calculer le meilleur moment pour la récupérer. Si, par exemple, on enterre des vers et des cacahuètes devant eux, ils arrêteront de chercher les vers au bout de quelques heures, sachant qu’ils ne sont plus frais, puis passeront aux cacahuètes.
L’utilisation d’outils
On a longtemps pensé que, contrairement aux singes, les oiseaux n’utilisaient pas de véritables outils. Bien sûr, on peut voir un corbeaux laisser tomber une noix sur la chaussée pour la casser ou même la faire casser par des voitures qui passent. On a aussi observé des vautours jeter des pierres sur des oeufs pour la même raison. Mais pour les scientifiques, il ne s’agit pas là d’outils au sens propre.
On sait toutefois maintenant que certains oiseaux comprennent la notion d’outil et sont même capables de modifier un objet pour s’en servir. On a observé des oiseaux dans la nature utiliser une tige pour extraire des insectes d’un trou. Des expériences en laboratoire ont aussi montré que des geais peuvent déchirer des morceaux de papier à la bonne longueur pour attraper des graines placées en dehors de leur cage. Pour extraire la nourriture cachée dans une tube de verre, un pinson peut plier une tige pour former une sorte de crochet.
Le test du miroir
Le test du miroir est l’un des plus difficiles à réussir. Seuls les animaux les plus intelligents – les grands singes, les éléphants, mais aussi les geais ! – comprennent qu’ils se voient eux-mêmes. Placés devant une glace, ces animaux sont capables de modifier leur apparence pour s’en amuser.
Pourquoi certains oiseaux et pas d’autres ?
L’une des explications possibles serait que les corvidés et les psittacidés, comme les grands singes, sont apparus relativement récemment, pendant des périodes de grand changement environnemental et climatique, ce qui les aurait obligés à résoudre des problèmes plus complexes pour survivre. Omnivores opportunistes, ces trois familles d’animaux auraient été obligées de trouver des stratégies innovantes pour se nourrir.
Une autre raison serait liée au fait qu’ils vivent en société, ce qui les oblige à observer leurs congénères et à adapter constamment leur comportement pour garder leur place dans le groupe.
Et les chats ?
Selon les tests d’intelligence en laboratoire, les performances des chats sont bien inférieures à celles des chiens et des chevaux, sans parler des singes et des corbeaux. Les chats sont capables de mémoriser quelle boîte contient la nourriture et quelle porte permet de sortir, mais leurs résultats sont toujours inférieurs à ceux obtenus par les chiens.
Ils peuvent aussi apprendre à tirer sur des cordelettes au bout desquelles sont attachés des morceaux de nourriture, et distinguer la cordelette rattachée à un morceau de viande des autres. On peut les conditionner à accomplir certains gestes en réponse à un signal (sonnette, lumière). Mais c’est à peu près tout.
Bref, nos connaissances concernant l’intelligence des animaux commencent à peine à prendre forme et beaucoup de questions restent encore sans réponse. Mais une chose semble déjà certaine, c’est que Grosminet n’est pas près d’attraper Titi !
Et ici, des pies SAUVAGES ont appris à collecter des déchets contre récompense : Collecter les déchets grâce aux corvidés sauvages